Amsterdam (awp/afp) - Des actionnaires d'AkzoNobel et le fonds américain Elliott ont exigé lundi devant la justice que le spécialiste néerlandais de la peinture organise un vote visant à évincer le président du conseil de surveillance après le rejet de trois offres de son rival américain PPG.

Le fonds activiste Elliott Advisors, et au moins sept autres groupes d'actionnaires, souhaitent que la Chambre néerlandaise d'entreprise à Amsterdam ordonne la tenue d'une assemblée extraordinaire des actionnaires avant le 1er juin afin de voter l'éventuel licenciement du président du conseil de surveillance Antony Burgmans.

"Les actionnaires se voient seuls privés de leur droit de demander des comptes à ceux qui sont en charge de la politique d'entreprise, y compris Burgmans", a déclaré l'avocat Jan Willem de Groot, représentant Elliott.

"Il y a une sérieuse crise de confiance entre AkzoNobel et un grand groupe d'actionnaires", a indiqué M. De Groot devant la Chambre, en présence notamment de M. Burgmans et du PDG de PPG Michael McGarry.

Le numéro un mondial de la peinture, qui commercialise notamment la marque Dulux, a rejeté début mai la troisième offre de PPG, valorisant l'entreprise à 24,6 millions d'euros.

Pour le groupe néerlandais, cette offre "sous-évaluait" AkzoNobel et était néfaste pour l'emploi.

Basé à New York, Elliott possède plus de 3% des parts d'Akzo et assure représenter avec l'ensemble des autres actionnaires favorables à l'offre de PPG plus de 17% du groupe, ce qui est suffisant pour obliger la tenue d'une assemblée extraordinaire.

"La façon rapide" avec laquelle le conseil d'AkzoNobel a refusé la requête pour cette réunion est "inacceptable", selon M. De Groot.

"Un grand groupe d'actionnaires a perdu confiance en Burgmans et veut donc une assemblée extraordinaire", a-t-il souligné.

Face aux velléités de rachat de son concurrent, AkzoNobel a annoncé en avril se séparer de sa division "chimie de spécialité" et choyer ses actionnaires, qui se verront attribuer un montant total de 1,6 milliard d'euros en 2017.

Issu de la fusion en 1994 d'Akzo et de Nobel Industries, le groupe néerlandais, qui emploie 46.000 personnes, avait évoqué des "risques d'intégration significatifs" en cas de rapprochement, s'inquiétant de l'obtention des autorisations de la part des autorités de la concurrence et du manque de garantie de la part de PPG à ce sujet.

Akzo avait par ailleurs assuré que le licenciement de M. Burgmans "serait irresponsable, disproportionné (et) préjudiciable"

afp/rp