La Haye (awp/afp) - Le géant américain PPG a soumis lundi une troisième offre au néerlandais AkzoNobel, environ 10% plus élevée que la précédente, quelques jours après que le spécialiste néerlandais de la peinture a dévoilé une stratégie destinée à assurer son indépendance.

Cette nouvelle offre valorise AkzoNobel à 24,6 milliards d'euros, contre 22,4 milliards pour la dernière offre de rachat.

Elle s'élève à 96,75 euros par action d'AkzoNobel, soit une hausse de 6,75 euros par action, comprenant 61,50 euros en numéraire et 0,36 action du stock, a indiqué lundi PPG dans un communiqué.

Dans une lettre rendue publique, le PDG Michael McGarry lance "une dernière invitation" au groupe néerlandais à "s'engager avec [eux] à créer une valeur et des bénéfices extraordinaires pour tous les actionnaires d'AkzoNobel".

"Notre nouvelle proposition représente une seconde augmentation de prix ainsi que d'importants engagements très spécifiques que, nous en sommes confiants, les actionnaires de AkzoNobel trouveront convaincants", a écrit M. McGarry aux dirigeants du groupe néerlandais.

AkzoNobel "analysera minutieusement et prendra la proposition en considération", a-t-il réagi dans un communiqué.

Face aux velléités de rachat de son concurrent, le fabricant de la peinture Dulux veut se séparer de sa division "chimie de spécialité" et choyer ses actionnaires, qui se verront attribuer un montant total de 1,6 milliard d'euros en 2017. Les activités de peinture et revêtements industriels seront regroupées.

Cette stratégie "générera une création de valeur supérieure, plus rapide et plus certaine que celle proposée par les alternatives, avec substantiellement moins de risques, d'incertitudes et de coûts sociaux", d'après AkzoNobel.

Mais PPG, le géant américain de la peinture et des revêtements, "croit que sa proposition mise à jour est infiniment supérieure au nouveau plan autonome d'AkzoNobel", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Pour M. McGarry, "un des risques les plus importants" de ce plan "est qu'il crée deux entreprises plus petites supposées indépendantes avec une valorisation incertaine". Ce programme requiert également une "restructuration profonde" de l'entreprise, a-t-il ajouté.

AkzoNobel, qui a publié des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre, a rejeté deux offres de rachat de PPG en mars, les estimant insuffisamment élevées et néfastes pour l'emploi.

Le numéro un mondial du secteur est depuis sous pression. Plusieurs de ses actionnaires, dont le fonds américain Elliott, l'ont exhorté à engager des discussions avec PPG et remis en cause le président du conseil de surveillance Antony Burgmans, soutenu par son instance.

afp/rp