COMMERCY, Meuse, 24 novembre (Reuters) - François Hollande a inauguré lundi l'usine Safran de Commercy (Meuse), un site de haute technologie qu'il a érigé en modèle de réussite d'une France qui croit dans ses talents.
Ce centre de 27.000 m2, exploité en commun par l'équipementier aéronautique français et l'Américain Albany , qui ont construit une usine s÷ur à Rochester aux Etats-Unis, pour un investissement total de 200 millions de dollars, produit des pièces de moteur d'avion en matériaux composite tissé en trois dimensions.
Son effectif, actuellement de 90 personnes, doit monter à 400 employés d'ici 2018.
"Ce qui sera produit ici sera à Commercy sera exporté à plus de 90%é», a précisé le PDG de Safran, Jean-Paul Herteman
Les aubes et carters de soufflantes de réacteurs qui seront produits sont destinés à équiper le nouveau moteur LEAP de CFM, coentreprise entre Snecma (Safran) et General Electric, "déjà commandé à plus de 7.500 exemplaires", soit cinq ans de production, a-t-il ajouté.
Ce moteur équipera la moitié environ de la famille des A320 d'Airbus.
François Hollande a souligné le caractère "à plus d'un titre exceptionnel" de cette usine où il concluait un déplacement consacré dans la matinée à panser les plaies de la sidérurgie mosellane sur le site des anciens hauts-fourneaux de Florange.
"Nous devons lutter contre le doute, le fatalisme, la résignation. Nous devons être capables de nous donner une ambition collective", a-t-il dit.
Alors que les mauvais résultats économiques se succèdent et que sa popularité est en chute libre, le chef de l'Etat a salué le rôle déterminant des élus locaux et du gouvernement dans la décision d'implantation de cet établissement.
C'était en 2011, il s'agissait à l'époque de compenser le départ du 8e régiment d'artillerie et Gérard Longuet, actuel sénateur de la Meuse, était ministre de la Défense du gouvernement de François Fillon.
François Hollande a énuméré comme ingrédients du succès les sept millions d'euros d'aides publiques à l'investissement, l'usine construite en moins d'un an et la mobilisation de Pôle emploi pour sélectionner et former des chômeurs qui constituent la moitié des embauches.
"Il fallait que l'Etat soit à la hauteur et il l'a été", a-t-il affirmé. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)