Les analystes saluent mercredi la logique industrielle cohérente derrière le projet de rapprochement entre Alcatel-Lucent, mais disent s'inquiéter d'un certain nombre de risques d'exécution liés à la fusion.

Chez Crédit Suisse, les analystes en charge de Nokia expliquent que l'opération va permettre au groupe finlandais d'accroître sa présence aux Etats-Unis, notamment auprès des grands comptes AT&T et Verizon.

Avec une part de marché de l'ordre de 30%, le nouveau Nokia va devenir le deuxième acteur mondial du marché des systèmes mobiles, entre Ericsson (35%) et Huawei (20%), fait remarquer le bureau d'études.

'Il se pourrait même que ce rapprochement, qui réunit deux acteurs trop faibles individuellement, force les concurrents à réagir, pour ne pas laisser ce nouvel acteur en position trop avantageuse dans les années à venir', renchérit le courtier parisien Aurel BGC.

Certaines rumeurs évoquent un éventuel intérêt d'Ericsson pour des équipementiers comme Juniper ou Ciena.

Crédit Suisse mentionne toutefois les nombreuses barrières d'intégration auxquelles se sont heurtées des opérations similaires dans le secteur (Nokia/Siemens et Alcatel/Lucent), une position largement partagée par ses confrères.

'Il y a évidemment d'excellentes activités chez Alcatel-Lucent dont la division de routeurs IP, qui a renoué avec la croissance et qui est désormais largement rentable', commente-t-on chez Société Générale.

'Mais il ne va sans doute y avoir que peu de synergies avec les autres métiers', explique le bureau d'études.

SG dit également s'inquiéter d'un possible échec ou report du rapprochement pour des questions d'ordre politique, avec un éventuel blocage des gouvernements américain ou français.

Les équipes de Sanford C. Bernstein ont elles décidé de dégrader à 'performance en ligne' leur recommandation sur Alcatel-Lucent et de relever leur opinion sur Nokia, jugeant les termes de l'accord de rapprochement en ligne avec leurs attentes.

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