(Actualisation: informations de Nokia, précisions de la Commission européenne, contexte, évolution du cours de Bourse.)

Nokia (>> Nokia Oyj) a franchi une étape majeure dans son projet d'acquérir son rival français Alcatel-Lucent (>> Alcatel Lucent) pour 15,6 milliards d'euros, l'équipementier finlandais de télécommunications ayant obtenu le feu vert de la Commission européenne à l'opération.

L'accord conclu en avril vise à créer un géant européen des équipements télécoms pour concurrencer les équipementiers chinois.

La Commission européenne a déclaré que l'opération ne posait pas de problème car les deux groupes "ne sont pas de proches concurrents" et qu'ils continueront à affronter "un certain nombre de concurrents internationaux de poids" après leur fusion.

Le feu vert de la Commission européenne intervient après l'expiration de la période d'évaluation aux Etats-Unis.

Le projet de rapprochement reste par ailleurs soumis à l'approbation des actionnaires de Nokia et à la détention par Nokia de plus de 50% des actions d'Alcatel-Lucent à l'issue de l'offre publique d'échange.

Feu vert des autorités canadiennes et russes

La réalisation de la transaction est prévue pour le premier semestre 2016.

Dans un communiqué adressé par e-mail, Nokia a précisé avoir reçu le feu vert des autorités de la concurrence en Albanie, au Canada, en Colombie et en Russie. Le groupe avait précédemment indiqué avoir reçu l'approbation des autorités brésiliennes, serbes et américaines.

En Europe, où la part de marché du nouvel ensemble atteindrait 30% ou plus pour certains types d'équipements, la Commission européenne estime que "les chevauchements entre les activités des deux entreprises sont, dans les faits, limités. En effet, Nokia est très présente dans l'Espace économique européen, où Alcatel-Lucent est un acteur modeste; à l'inverse, cette dernière est très présente en Amérique du Nord, où les activités de Nokia sont assez limitées".

La Commission souligne que d'autres acteurs de poids sont présents sur ce marché en Europe, dont Ericsson (ERIC-B.SK) et Huawei (>> Huawei Technology Co Ltd), ainsi que le chinois ZTE (>> ZTE Corporation) et le sud-coréen Samsung Electronics (>> Samsung Electronics Co Ltd).

"Samsung, en particulier, devrait jouer un rôle plus important dans un avenir proche pour ce qui concerne les équipements de télécommunication mobile de dernière génération (la 4G, en cours de déploiement, et la 5G)", ajoute-t-elle.

La Commission avait ouvert son enquête à la mi-juin.

Vers 13h49, l'action Nokia gagnait 2,5% à 6,32 euros, tandis qu'Alcatel-Lucent prenait 3% à 3,41 euros.

-Tom Fairless et Thomas Varela, Dow Jones Newswires

(Version française Aurélie Henri, Emilie Palvadeau) ed/EC/LB