L'acquisition aidera Teva, déjà numéro un mondial des génériques, à relancer sa croissance au moment où son principal produit, le Coxaprone contre la sclérose en plaques, voit la concurrence monter.

L'action Teva a grimpé de plus de 10% à la Bourse de Tel Aviv et gagnait 11,8% dans les échanges d'avant-Bourse à New York tandis que le titre Mylan chutait de 12% et qu'Allergan s'adjugeait 6,8%.

Selon les termes de l'accord, Allergan recevra 33,75 milliards de dollars en numéraire et le solde en actions Teva valorisées actuellement à 6,75 milliards de dollars, ce qui représente une participation de 10% dans le groupe israélien.

L'opération, approuvée à l'unanimité par les deux conseils d'administration, devrait être conclue au premier trimestre 2016 avec un effet relutif attendu dès l'an prochain.

Teva a parallèlement déclaré retirer son offre d'achat de 40 milliards de dollars sur l'américain Mylan, qui avait rejeté ses avances en avril dernier.

Avec l'abandon de Teva, le génériqueur américain pourrait voir augmenter la probabilité d'un succès de son offre sur Perrigo, lequel avance de 2,3% dans les transactions électroniques à New York.

BÉNÉFICE EN HAUSSE DE 15% AU T2

Pour Teva, les génériques d'Allergan semblent constituer une meilleure affaire que Mylan car le groupe israélien pourra ainsi renforcer ses canaux de distribution et avoir accès à des traitements dits biosimilaires, l'équivalent des génériques pour les médicaments issus des biotechnologies.

"Cette acquisition renforce notre stratégie, accélère la croissance et diversifie nos revenus à la fois en termes de produits et de répartition géographique" a déclaré le directeur général de Teva Erez Vigodman, en qualifiant les portefeuilles des deux groupes de "fortement complémentaires".

Selon lui, l'entité issue du rapprochement générera en 2016 un chiffre d'affaires proforma de 26 milliards de dollars et un bénéfice avant intérêts, impôt, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 9,5 milliards de dollars.

Teva a réalisé un bénéfice par action diluée et hors exceptionnels de 1,43 dollar au deuxième trimestre, en hausse de 15%, selon des résultats préliminaires publiés lundi.

Le groupe, qui publiera ses résultats complets jeudi, a relevé par ailleurs sa prévision de bénéfice par action sur l'année en cours, à 5,15-5,40 dollars contre 5,05-5,35 dollars précédemment.

Les synergies sont estimées à 1,4 milliard de dollars par an à compter de la troisième année pleine suivant l'opération. Teva anticipe également un free cash flow de 6,5 milliards de dollars en 2016 imputable à l'acquisition, flux de trésorerie qui devrait encore augmenter dans les années suivantes.

Le laboratoire israélien pense que l'acquisition augmentera le résultat par action ajusté d'un pourcentage à deux chiffres en 2016 et de plus de 20% dans les deuxième et troisième années suivant la conclusion de la transaction.

Le secteur pharmaceutique est actuellement en pleine consolidation, les principaux acteurs du marché tentant de ce recentrer sur un nombre restreint d'activités qu'ils dominent tandis que les génériqueurs souhaitent se rapprocher de la taille critique et mettre la main sur des produits présentant des marges supérieures.

Les fusions et acquisitions dans ce secteur depuis le début de l'année se chiffraient à 398,5 milliards de dollars au 23 juillet, en hausse de 80% sur un an, selon les données Thomson Reuters.

(Myriam Rivet et Patrick Vignal pour le service français, édité par Véronique Tison et Wilfrid Exbrayat)

par Tova Cohen et Steven Scheer