La semaine dernière, l'indice S&P-500 a réalisé sa meilleure performance de 2015 et le Dow Jones est revenu dans le vert cette année.

Mais les investisseurs n'ont été impressionnés ce lundi ni par une méga-fusion dans la pharmacie ni par les statistiques économiques du jour et certains craignent une croissance moins étoffée que prévu et des fêtes de fin d'année décevantes d'un point de vue commercial, explique Stephen Massocca (Wesbush Equity Management).

"Nous avons eu un très gros rally la semaine passée et il n'est pas étonnant de voir le marché corriger après ça", dit-il.

L'indice Dow Jones a perdu 31,13 points (0,17%) à 17.792,68 points. L'indice S&P-500, plus large, a cédé 2,58 points (0,12%) à 2.086,59. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 2,44 points (0,05%) à 5.102,48.

La croissance du secteur manufacturier aux Etats-Unis a été en novembre la plus faible depuis plus de deux ans, suivant les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'institut Markit auprès des directeurs d'achat.

Les ventes de logements anciens se sont davantage contractées que prévu en octobre, avec notamment des reculs importants dans les régions ayant connu les plus fortes hausses de prix.

Sur le front des fusions et acquisitions, le pharmacien Pfizer a annoncé lundi le rachat de son compatriote Allergan, une opération d'un montant de 160 milliards de dollars qui représente un record pour le secteur et qui lui permettra d'installer son siège en Irlande afin de réduire ses impôts.

Pfizer a perdu 2,64%, l'une des plus fortes pertes de l'indice S&P, et Allergan 3,4%. L'indice des valeurs de la santé est finalement passé dans le rouge, avec une perte limitée à 0,20% cependant.

Les analystes évoquent des économies moins importantes qu'espéré du fait de ce rapprochement, des problèmes antitrust ainsi qu'un retard éventuel du projet de Pfizer de se scinder en deux sociétés.

Thanksgiving tombe jeudi, jour où Wall Street et les autres marchés américains seront fermés, et il faut s'attendre à un marché "très calme", dit Andre Bakhos (Janlyn Capital). "Je pense que pour l'essentiel tout se passera lundi et mardi puis ils (les traders) en resteront là", dit-il.

Le volume a été de l'ordre de 6,18 milliards de titres échangés contre 7,2 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances, selon des données de Reuters. On compte sur le Nyse 1.581 hausses contre 1.466 baisses et sur le Nasdaq 1.566 hausses contre 1.236 baisses.

Sur le marché des changes, le dollar a atteint un pic de huit mois de 100 face à un panier de devises, soutenu par les déclarations faites samedi par le président de la Fed de San Francisco John Williams, évoquant un contexte très favorable à une hausse des taux le mois prochain, pour autant que les statistiques économiques ne déçoivent pas.

Ses déclarations ont d'autant plus de poids que Williams passe pour une "colombe" au sein de l'institut d'émission, de l'avis d'Omer Esiner (Commonwealth Foreign Exchange).

Par la suite, le dollar est redescendu, étant stationnaire face à l'euro et ne gagnant plus que 0,18% face à un panier de devises, en dessous de 100.

Les Treasuries ont pour la plupart monté lundi, en réaction à une solide adjudication de 26 milliards de dollars de papier à deux ans.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Abhiram Nandakumar et Sinead Carew

Valeurs citées dans l'article : Allergan, Inc., Allergan plc, Pfizer Inc.