Cette feuille de route stratégique marque aussi la prise des commandes d'Axa par la nouvelle dirigeante emmenée par l'Allemand Thomas Buberl qui succédera début septembre à Henri de Castries à la direction générale de la compagnie.

A horizon 2020, le numéro deux de l'assurance en Europe, après l'allemand Allianz, compte faire croître son résultat opérationnel par action de 3% à 7% en moyenne chaque année.

A titre de comparaison, son résultat opérationnel par action a progressé de 7% en moyenne par an entre 2011 et 2015 lors du précédent plan stratégique.

"Aujourd'hui, on constate que c'est la nouvelle normalité. Les taux vont rester bas", a déclaré Thomas Buberl lors d'une conférence de presse. "Il faut qu'on adapte notre modèle."

"On a voulu faire un plan réaliste (...) L'impact des taux d'intérêt est la grande inconnue", a quant à lui souligné le directeur financier Gérald Harlin en conférence téléphonique. "On a prévu d'être prudents."

EN PHASE AVEC LES ATTENTES

En Bourse, après ces annonces globalement en ligne avec les attentes du marché, l'action Axa gagne 0,93% à 20,70 euros à 16h et surperforme légèrement le marché: l'indice CAC 40 progresse de 0,48% et l'indice du secteur européen de l'assurance de 0,7%.

"Les principaux objectifs financiers du plan Ambition 2020 sont plutôt réalistes à première vue", souligne Olivier Pauchaut, analyste assurance et responsable de la recherche chez Bryan, Garnier & Co.

Depuis le début de l'année, l'action Axa a perdu près de 19% de sa valeur après un gain de 31,37% en 2015.

Dans son nouveau plan, Axa se fixe aussi comme objectif de poursuivre ses efforts de réduction de coûts et vise 2,1 milliards d'euros d'économies d'ici 2020.

S'il n'a pas prévu de plan social en France pour réduire ses effectifs, le groupe mise en revanche sur les départs naturels pour recruter des profils adaptés à son plan de transformation, notamment dans le digital.

En Europe, du fait de ces départs naturels, liés à l'âge de ses salariés, il s'attend à une baisse de l'ordre de 1% à 2% de ses effectifs en moyenne par an.

LA GESTION D'ACTIFS RESTE "STRATÉGIQUE"

En revanche, à la différence de son précédent plan stratégique, l'assureur n'a fixé aucun objectif financier pour ses activités dans la gestion d'actifs.

Interrogé sur le sujet, Thomas Buberl a assuré que la gestion d'actifs restait une activité "stratégique" pour Axa et que le groupe n'entendait pas regrouper ses deux filiales, Axa Investment Managers et AllianceBernstein.

"L'asset management est un des quatre métiers-clés du groupe", a souligné le futur directeur général tout en reconnaissant qu'Axa devenait définir une nouvelle stratégie pour sa gestion afin de rendre cette activité "plus proche" des besoins de l'assurance-vie.

Axa se donne en outre un budget d'un milliard d'euros en moyenne par an pour procéder à des acquisitions tant sur ses principaux marchés que dans les pays de croissance.

"Ce n'est pas différent de ce qu'on a fait jusqu'à maintenant. Notre groupe a une taille suffisante", a déclaré Gérald Harlin, ajoutant que le groupe allait dédier un budget de trois milliards d'euros pour poursuivre sa transformation sur la période du plan.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva

Valeurs citées dans l'article : AXA, Allianz SE