Le titre de la banque, nationalisée il y a près de dix ans pendant la crise financière mondiale, prenait plus de 7% mardi matin pour son retour à la Bourse de Dublin par rapport à son prix d'introduction, fixé à 4,40 euros.

L'Etat a cédé un quart du capital de la banque dans le cadre de cette IPO de trois milliards d'euros, sursouscrite plus de quatre fois, ce qui a laissé des investisseurs sur leur faim.

Le ministre irlandais des Finances a déclaré à la suite de cette opération qu'il pourrait revoir le principe que s'est fixé le gouvernement de ne pas céder plus de 25% du capital d'une banque nationalisée avant fin 2018 puisque AIB a déjà atteint ce plafond.

"L'opportunité est désormais plus forte. Comme toujours, il ne faut jamais rater une occasion quand elle se présente. Pour le moment, le gouvernement sait une chose, c'est qu'il y a une demande", a déclaré à Reuters le directeur général d'AIB, Bernard Byrne.

"Au final, la décision lui appartient mais un fait est devenue plus évident: il y a une forte demande en ce moment et l'Irlande séduit en ce moment. Ce genre de situation n'est pas éternel et si on attend le moment idéal, le marché pourrait ne plus être là. Pour l'instant, le marché est là", a-t-il ajouté.

D'après Bernard Byrne, les investisseurs apprécient le modèle d'entreprise d'AIB, le dynamisme de l'économie irlandaise et le fait que la banque disposerait d'un surplus de fonds propres disponibles au cours des deux ou trois prochaines années.

La taille de l'IPO devrait finalement atteindre 28,75% du capital d'AIB avec l'exercice de l'option de surallocation prévue initialement.

Cette vente a été dominée par des investisseurs soucieux d'adopter une vision de long terme sur la banque, dont l'actionnariat est en conséquence largement dispersé, a dit Bernard Byrne.

"Beaucoup de grands fonds ont une bonne position, pas une position concentrée. Ils peuvent aller plus loin", a-t-il déclaré.

AIB, qui génère de la trésorerie tous les ans, prévoit de ramener son ratio de fonds propres "durs" à 13%, contre 16% actuellement, une fois qu'elle aura nettoyé son portefeuille de créances douteuses, a poursuivi Bernard Byrne.

Le gouvernement irlandais prévoit de consacrer le produit de cette vente à une réduction d'environ 1,5% de la dette du pays, qui, à 200 milliards d'euros, reste l'une des plus élevées de la zone euro selon la plupart des critères.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Padraic Halpin