Google s’est vu infliger pour la troisième fois depuis juin 2017 une lourde amende de la part de la Commission européenne. La célèbre firme Internet devra payer 1,49 milliard d'euros en raison de ses pratiques anticoncurrentielles dans le courtage publicitaire lié aux recherches en ligne. Cette importante sanction pécuniaire n’empêche pas l’action de sa société-mère Alphabet (+0,81% à 1 208,56 dollars) d’échapper à la baisse.

La facture des trois amendes se monte à 8,2 milliards de dollars, dont 4,34 milliards de dollars en juillet 2018 pour pratiques illégales concernant les appareils mobiles fonctionnant sous Android et 2,42 milliards d'euros en juin 2017 pour position abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche.

Alphabet dispose d'amples ressources financières, qui grossissent chaque année, pour les payer. Le groupe a affiché en 2018 un bénéfice net de 30,7 milliards de dollars.

Se fondant sur un " large éventail d'éléments de preuve ", la Commission a conclu que le comportement de Google, qui a duré plus de 10 ans, portait préjudice à la concurrence et aux consommateurs et qu'il entravait l'innovation. Ses pratiques ont couvert plus de la moitié du marché en termes de chiffre d'affaires durant la majeure partie de la période considérée.

Google a imposé à partir de 2006 une obligation de fourniture exclusive, qui empêchait les concurrents de placer des publicités contextuelles sur les sites web les plus importants d'un point de vue commercial. A partir de mars 2009, les clauses d'exclusivité ont progressivement été remplacées par des clauses appelées "Premium Placement". Elles obligeaient les éditeurs de site web à réserver l'espace le plus rentable sur leurs pages de résultats de recherche aux publicités de Google et exigeaient un nombre minimal de publicités de Google.

La firme américaine a aussi inclus des clauses obligeant les éditeurs à disposer de l'accord écrit de Google avant de pouvoir modifier la manière dont les publicités concurrentes étaient affichées. Google pouvait donc contrôler le degré d'attractivité, et donc le taux de visite, des publicités contextuelles concurrentes.

Google a mis fin aux pratiques illégales quelques mois après que la Commission a adressé en juillet 2016 une communication des griefs concernant cette affaire. 

"Nous avons déjà apporté de nombreux changements à nos produits pour répondre aux préoccupations de la Commission. Au cours des prochains mois, nous ferons d'autres mises à jour pour donner plus de visibilité à nos rivaux en Europe", a déclaré Kent Walker, vice-président de Google en charge des affaires juridiques, selon le Wall Street Journal.