Zurich (awp) - L'énergéticien Alpiq a subi une perte l'année dernière, replongeant dans les chiffres rouges après une année de répit. Des effets de change négatifs, l'arrêt de la centrale nucléaire de Leibstadt et la faiblesse des prix de gros ont pesé sur la performance. Le chiffre d'affaires a nettement progressé. L'année 2018 s'annonce difficile.

Alpiq a subi une perte nette de 84 mio CHF, contre un bénéfice de 294 mio en 2016, indique le groupe lundi. Le conseil d'administration propose à nouveau aux actionnaires de renoncer à un dividende.

Les conditions-cadres réglementaires faussent toujours massivement la concurrence en Suisse, estime la société dans son communiqué. Cette dernière appelle de ses voeux un nouveau modèle de marché pour l'ensemble de la production électrique suisse, afin d'assurer une concurrence "non discriminatoire".

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est inscrit à 278 mio CHF, en chute de 23,8% sur un an. Cet indicateur est plombé par des effets de change négatifs liés à des opérations de couvertures effectuées avant la levée du taux plancher EUR/CHF par la Banque nationale suisse.

Le chiffre d'affaires s'est étoffé de 18% à 7,16 mrd. La production a grappillé 2,4% à 14'792 gigawattheures.

Deux analystes avaient édicté des prévisions sur les résultats. Alpiq a clairement dépassé les attentes de chiffre d'affaires et déçues celles de résultat net. L'Ebitda ne satisfait qu'un seul spécialiste.

BÉNÉFICIAIRE GRÂCE À LA CESSION

Alpiq a annoncé en marge des résultats la cession au français Bouygues des unités de services industriels InTec et Kraftanlagen München, représentant un chiffre d'affaires de 1,7 mrd CHF, pour un montant de 850 mio. La transaction devrait être finalisée au deuxième semestre 2018.

En ne prenant en compte que les activités poursuivies - hors InTec et Kraftanlagen München -, le chiffre d'affaires s'est étoffé d'un quart à 5,53 mrd. L'Ebitda atteint 343 mio CHF, alors que le résultat net est positif à 4 mio.

Le gain engrangé après le désinvestissement pourrait permettre à Alpiq d'effacer son ardoise. Fin 2017, le groupe a réduit son endettement net à 714 mio CHF, contre 854 mio douze mois auparavant.

Dans le détail des activités, la production d'électricité en Suisse a dégagé un résultat nettement inférieur à celui de 2016, malgré une "gestion systématique" des coûts. Les effets de change, l'arrêt imprévu de la centrale de Leibstadt et le niveau des prix de gros ont pesé sur la division Generation Switzerland.

Le domaine Digital & Commerce a mieux performé en rythme annuel, profitant du succès du négoce international d'énergie en Europe ainsi que du développement continu de prestations clients avec des produits structurés, souligne le communiqué.

Les centrales thermiques et les énergies renouvelables, réunies sous la bannière d'Industrial Engineering, ont le plus contribué au résultat opérationnel d'Alpiq, malgré une légère contreperformance du groupe Kraftanlagen.

La technique du bâtiment (Building Technology & Design) a connu une évolution stable.

Pour 2018, la direction s'attend à un résultat opérationnel inférieur à celui de l'exercice écoulé. La faiblesse persistante des prix de gros met la production suisse sous pression, précise le communiqué. Un redressement est prévu à moyen, voire long terme.

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