Alstom a confirmé l'existence de discussions avec Siemens relatives à un possible rapprochement entre Alstom et la division Mobility de Siemens. "Aucune décision finale n'a été prise, les discussions sont en cours et aucun accord n'a été conclu", a précisé le groupe ferroviaire. Alstom informera le public de tout développement significatif sur le sujet.

Le géant allemand envisagerait de prendre une participation majoritaire dans l'entreprise française, affirmait jeudi l'agence Reuters, citant des sources proches du dossier.

Une telle fusion avait déjà été évoquée en 2014 lors du sauvetage d'Alstom qui avait abouti au rachat des activités énergétiques par General Electric. L'État ne s'était pas opposé à la volonté de Patrick Kron, le PDG d'Alstom, et avait jugé l'éventualité d'un rapprochement avec Siemens "sans intérêt".

La situation est quelque peu différente cette fois car l'État est encore actionnaire majoritaire dans le cadre d'un accord conclu avec Bouygues qui lui garantit 20% du capital d'Alstom. L'État ne serait sans doute pas contre un rapprochement entre les deux sociétés qui correspondrait à la volonté politique de renforcer les liens franco-allemands.

En tout cas, ce rapprochement permettrait à Alstom et Siemens de contrer l'émergence de la China Railway Rolling Stock Corp (CRRC), un concurrent qui pèse près de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Enfin, reste à savoir si les autorités de la concurrence accepteraient cette prise de participation. Car si l'opération aboutissait, Alstom et Siemens contrôleraient quasiment l'ensemble du marché des trains à grande vitesse en Europe.

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Siemens