Les informations circulant dans la presse mardi dernier se sont concrétisées. La Commission européenne vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête approfondie visant à examiner le projet de rachat d'Alstom par Siemens. La Commission craint que la concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation.

Elle craint en particulier que cette opération ne conduise à une hausse des prix, à une diminution du choix et à un recul de l'innovation du fait d'un affaiblissement de la pression concurrentielle dans les procédures de passation de marché concernant le matériel roulant et les solutions de signalisation.

" Une telle évolution serait préjudiciable aux opérateurs ferroviaires, aux gestionnaires d'infrastructures et, in fine, aux voyageurs européens qui utilisent quotidiennement le train ou le métro ", ajoute l'exécutif européen, dans son communiqué.

L'opération de rapprochement entre Alstom et Siemens a été notifiée à la Commission le 8 juin dernier. La Commission a désormais 90 jours ouvrables, soit jusqu'au 21 novembre prochain, pour adopter une décision.

" L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge pas de l'issue de la procédure ", prévient toutefois la Commission.

Pour mémoire, Alstom avait averti le marché mi-juin du probable décalage du ‘closing' de son rapprochement avec la branche ferroviaire de Siemens.

" Suite à cette confirmation il semble probable que le dernier exercice d'Alstom ‘stand-alone' ira donc jusqu'à son terme, soit au 30 mars 2019 et que le premier exercice en année pleine de Siemens-Alstom commencerait au 1er avril 2019 ", estimait Invest Securites, mardi dernier.

" Comme déjà anticipé, ce décalage probable de 3 mois ne devrait pas avoir d'impact significatif sur les estimations, jugeait l'expert, mais risque de décaler la date de paiement des 2 dividendes exceptionnels (2 x 4 euros par action), particulièrement le second, conditionné à l'occurrence du ‘closing' de l'opération ".