Bobigny (awp/afp) - La cour d'appel de Paris a condamné mercredi l'américain General Electric à verser 8000 euros à 52 anciens salariés de l'ex-usine Alstom de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en réparation du "préjudice d'anxiété" lié à leur exposition à l'amiante, a-t-on appris de sources concordantes.

En juillet 2015, ces anciens employés de l'usine Alstom-Areva transformateurs de Saint-Ouen (TSO) avaient obtenu 5000 euros des prud'hommes de Bobigny au titre du "préjudice d'anxiété", c'est-à-dire la crainte de développer des maladies graves en raison de leur ancien travail.

Ils avaient fait appel de cette décision, espérant obtenir davantage.

"8000 euros, c'est beaucoup mieux, mais il y a encore deux ans et demi, la cour d'appel de Paris avait accordé 20'000 euros" dans une affaire similaire, a souligné Bernard Balestri, de l'Association des anciens salariés d'Alstom TSO, déplorant "un mouvement général de baisse des sommes attribuées par les juridictions".

En outre, la somme globale allouée (à laquelle s'ajoutent 500 euros versés à chaque demandeur au titre des frais de justice) "ne correspond qu'à 7% de la sur-prime de 6,5 millions d'euros versée à Patrick Kron pour avoir bien vendu Alstom" à General Electric (GE), a-t-il ajouté.

L'avocat des ex-ouvriers de l'usine de Saint-Ouen, qui a fermé en 2006, Me Acher Krief, s'est dit "satisfait" de cette décision.

Il ne fera donc pas appel du jugement délivré début avril par le conseil des prud'hommes de Bobigny, auprès duquel 17 anciens d'Alstom avaient obtenu directement 8000 euros, a-t-il dit à l'AFP.

La cour a aussi condamné le groupe américain, qui a pris les commandes début 2016 de la branche énergie d'Alstom, à verser 1000 euros de dommages et intérêts à moins d'une dizaine de salariés pour ne leur avoir pas délivré "une attestation d'exposition à l'amiante" qui leur aurait permis d'obtenir un suivi médical, selon ces sources.

L'usine Alstom-Areva TSO, qui fabriquait des transformateurs électriques, a compté jusqu'à 1200 salariés dans les années 1970. L'endroit a été classé en 2011 sur la liste des sites amiantés.

En 2000, un ancien responsable de l'usine avait été condamné à une forte amende par le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir exposé ses employés au danger de l'amiante.

afp/buc