(Actualisation: réaction de marché et élément de la conférence avec les analystes)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'équipementier ferroviaire Alstom a indiqué mercredi viser une marge d'exploitation ajustée allant jusqu'à 7% pour l'exercice 2018-2019, avançant d'un an cet objectif, après avoir enregistré une nette hausse de ses bénéfices et de sa rentabilité sur l'ensemble de l'exercice clos fin mars 2018, alors que sa fusion avec la branche Mobilité de l'allemand Siemens doit toujours intervenir d'ici à la fin de l'année.

Le marché a salué l'annonce de ces résultats, le titre Alstom prenant 5,4% vers 9h40, signant la deuxième plus forte hausse du SBF 120.

"Ces excellents résultats démontrent le succès de notre stratégie 2020, avec une croissance remarquable du chiffre d'affaires et une nouvelle amélioration de la marge. Alstom a continué à tirer profit de la mondialisation croissante du marché de la mobilité et est maintenant en excellente position pour unir ses forces à Siemens Mobility", a déclaré le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, cité dans un communiqué.

Lors de l'exercice 2017-2018, le résultat net d'Alstom s'est établi à 475 millions d'euros, contre 289 millions d'euros en 2016-2017. Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à données publiées et de 10% à données comparables, pour atteindre 7,95 milliards d'euros.

Le résultat d'exploitation ajusté s'est établi à 514 millions d'euros, pour un taux de marge correspondant de 6,5% contre 5,8% en 2016-2017. "Cette progression continue résulte d'une augmentation des volumes, d'une amélioration du mix produit et des actions en cours pour l'excellence opérationnelle", a expliqué Alstom dans un communiqué.

Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 387 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 7,67 milliards d'euros et sur un résultat d'exploitation ajusté de 487 millions d'euros.

Le groupe industriel a également fait état de prises de commandes pour un montant de 7,2 milliards d'euros en 2017-2018, en baisse de 28% par rapport à l'exercice précédent. Le carnet de commandes d'Alstom s'élevait ainsi à 34,18 milliards d'euros au 31 mars 2018, en baisse de 2% sur un an.

Alstom proposera un dividende de 0,35 euro par action au titre de l'exercice 2017-2018 lors de l'assemblée générale de ses actionnaires, le 17 juillet prochain, soit une hausse de 40% par rapport à l'exercice précédent.

Le fabricant du TGV s'attend pour l'exercice 2018-2019 à réaliser un chiffre d'affaires d'affaires d'environ 8 milliards d'euros et à atteindre une marge d'exploitation ajustée allant jusqu'à 7% du chiffre d'affaires, objectif que le groupe comptait jusqu'à présent atteindre d'ici à 2020. Ces prévisions s'entendent à taux de change et périmètre constants.

Concernant l'avancement de sa fusion avec la branche mobilité de Siemens, Alstom a confirmé qu'il visait toujours une finalisation de l'opération pour la fin de l'année civile 2018. "Il est clair que nous devons être prudent, le procédé étant long et complexe mais aujourd'hui il n'y a pas de raison de nous projeter différemment" qu'auparavant, a déclaré Henri Poupart-Lafarge.

Fin mars, les deux groupes ont précisé la gouvernance de la future nouvelle entité, avec Henri Poupart-Lafarge, PDG d'Alstom, comme directeur général et Roland Busch, membre du directoire de Siemens, au poste de président du conseil d'administration. Mardi, le conseil d'administration d'Alstom a approuvé la composition du conseil d'administration de cette future entité.

Le groupe est par ailleurs sur les rails pour comptabiliser plusieurs commandes de grande envergure lors des prochains trimestres. L'Etat doit passer d'ici à fin juin la commande portant sur les 100 TGV du futur estimée à 2,5 milliards d'euros. En avril, Alstom a décroché une commande de 1,4 milliard d'euros pour équiper le métro de Montréal de trains autonomes. Il est également sur les rangs pour fournir les rames des lignes 15, 16 et 17 du futur métro du Grand Paris Express, commande qui pourrait également dépasser le milliard d'euros.

"Notre pipeline (portefeuille d'affaires potentielles, NDLR) est bien plus fort qu'il ne l'était il y a un an", a déclaré Henri Poupart-Lafarge, indiquant que la visibilité pour le groupe en termes de commandes était meilleur pour 2018-2019 que sur le précédent exercice. Le PDG d'Alstom a ajouté "espérer" qu'avec la remontée des cours du pétrole, un certain nombre de grands contrats au Moyen-Orient, qui avaient été reportés avec la chute des prix de l'or noir, seraient à nouveau d'actualité.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV _ ECH

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