La Bourse de Paris salue les projections à moyen terme présentées hier par Alstom et appuyées, ce matin dans les Echos, par son PDG Henri Poupart-Lafarge, maintenant que le groupe est devenu un équipementier ferroviaire. Son action prend ce matin 4,4% à 23,9 euros dans un marché parisien en hausse de 1,4% seulement.

Hier en effet, lors d'une journée investisseurs consacrée à la stratégie, Alstom a présenté ses objectifs à horizon 2020 comprenant notamment une croissance organique de ses ventes de 5% l'an, une marge d'exploitation ajustée d'environ 7% à échéance, et d'ici 2020 “une conversion d'environ 100 % du résultat net en cash-flow libre'.

Appuyant ces prévisions dans les Echos, le PDG Henri Poupart-Lafarge rappelle que son groupe ambitionne de se classer en tant que numéro un ou numéro deux mondial 'sur tous les continents'.

Pour ce faire, Alstom, dont l'Europe reste le premier marché, entend continuer à se développer à l'international et notamment dans les pays émergents, alors que la demande de transport urbain est jugée 'forte' en Asie ou en Amérique latine. Alstom entend non seulement être présent commercialement sur ces marchés, mais aussi s'y positionner en termes industriels et d'enginering 'pour être le partenaire de référence de nos clients. Cela se traduira par un investissement supplémentaire de 300 millions d'euros sur les trois prochaines années dans ces zones, notamment en Inde où en Afrique du Sud, où nous avons remporté de très gros contrats', détaille aux Echos M. Poupart-Lafarge. C'est cette 'globalisation' d'Alstom qui sous-tend l'objectif annuel de croissance organique d'ici 2020.

Alors qu'en France la situation est plus difficile, le groupe entend continuer d''adapter progressivement (les) sites à leur charge', indique le patron du groupe. Ce qui se traduira par une baisse régime pour le site alsacien de Reichsoffen, où sont notamment fabriqués les rames régionales Regiolis et les Intercités, successeurs des trains nationaux Corail, dès après l'été.

Comment le groupe aborde-t-il la concurrence qui sévit dans son secteur ? Alstsom entend la contrer, selon M. Poupart-Lafarge, en proposant des offres plus intégrées comprenant non seulement trains, métros et tramways, mais aussi les systèmes et services associés (signalisation, sécurité, maintenance, ...). Ces dernières constituent selon lui des 'activités en croissance, avec des marges plus récurrentes et plus élevées' qui doivent représenter 60% du CA d'Alstom en 2020, contre 47% lors de l'exercice 2014/2015, prévoit-il.

Concernant ses produits, Alstom rappelle qu'il a 'standardisé et épuré' ses gammes ces dernières années en commençant par les trams et les métros. Il entend continuer le mouvement en mettant, d'ici peu, un TGV devenu moins dynamique au même régime.

Du côté de la gestion, le groupe entend standardiser ses méthodes : ainsi, la marge opérationnelle ajustée, de 4% ces dernières années, est passée à 5% à ce jour et devrait atteindre 7% en 2020.

Désormais désendetté avec la cession des branches Energie à General Electric, Alstom déclare selon la formule consacrée qu'il se tiendra prêt à saisir les opportunités de croissance externe qui pourraient se présenter. Tout en insistant d'abord sur la mise en oeuvre de sa nouvelle stratégie en interne.

Chez Société Générale, les analystes estiment ces projections “réalistes et positives'. Toujours à l'achat sur le titre, ils visent un objectif de cours à 12 mois de 32 euros.


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