(Actualisation: réaction de marché, commentaires d'analystes, déclaration du PDG sur les prises de commandes et les perspectives de marges)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur de matériel ferroviaire Alstom constitue l'une des locomotives de SBF 120 mercredi, après avoir publié des résultats en forte hausse pour le premier semestre de son exercice 2018-2019.

Vers 11h20, Alstom gagnait 4,3% à 39,47 euros dans un marché en baisse, le SBF 120 reculant de 0,7%. Les analystes d'Oddo BHF évoquent des résultats "excellents" et bien meilleurs qu'anticipé, tant pour la marge d'exploitation retraitée que pour la croissance organique.

Au premier semestre de son exercice 2018-2019, le résultat net d'Alstom s'est établi à 563 millions d'euros, contre 177 millions d'euros un an auparavant. Le résultat d'exploitation ajusté a atteint 285 millions d'euros, pour une marge correspondante représentant 7,1% du chiffre d'affaires, contre 5,4% un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 20% en données publiées et de 23% à données comparables, pour atteindre 4,01 milliards d'euros sur la période d'avril à septembre.

Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 139 millions d'euros, un résultat d'exploitation ajusté de 269 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 3,99 milliards d'euros.

Prises de commandes et carnet de commandes records

Le groupe industriel a par ailleurs fait état de prises de commandes au premier semestre d'un montant de 7,13 milliards d'euros, contre 3,17 milliards d'euros un an auparavant. Le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, a indiqué lors d'une conférence analystes que ce niveau de prises de commandes constituait un record pour un premier semestre. Le carnet de commandes d'Alstom s'élevait ainsi à un niveau, également record, de 38,11 milliards d'euros au 30 septembre, en hausse de 9% sur un an. La société a notamment comptabilisé au deuxième trimestre la commande de 100 TGV de nouvelle génération pour un montant de 2,7 milliards d'euros.

Alstom a confirmé attendre pour l'ensemble de son exercice décalé 2018-2019 un chiffre d'affaires d'environ 8 milliards d'euros. A la même échéance, le groupe a légèrement modifié sa perspective de marge d'exploitation ajustée, tablant désormais sur un taux à "environ 7%", contre "jusqu'à 7%" précédemment.

Le groupe ferroviaire a également réaffirmé ses perspectives de moyen terme. Alstom espère ainsi toujours "continuer à surperformer la croissance du marché, à améliorer graduellement sa profitabilité, et à améliorer sa génération de cash, avec une volatilité possible sur de courtes périodes".

Interrogé sur les perspectives de marges au-delà de cet horizon, Henri Poupart-Lafarge a déclaré que l'amélioration continuerait d'être soutenue par le carnet de commandes au sein duquel les marges des contrats sont également meilleures.

Les discussions se poursuivent avec Bruxelles

Au sujet de la fusion avec la branche Mobilité de Siemens, Alstom a indiqué dans un communiqué continuer de travailler étroitement avec la Commission européenne afin "d'expliquer la logique et les bénéfices de l'opération proposée".

La Commission européenne a ouvert en août dernier une enquête approfondie sur le projet de fusion entre Alstom et Siemens Mobility, craignant que cette opération ne réduise la concurrence sur plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation. Elle avait adressé fin octobre une communication des griefs aux deux entreprises, leur expliquant ce qu'elle attendait de leur part pour répondre à ses inquiétudes et autoriser l'opération.

"Cette communication délimite l'évaluation de la Commission concernant cette transaction" et "donne à Alstom et Siemens un droit d'accès à tous les éléments du dossier ainsi qu'un droit de réponse à la Commission", a indiqué Alstom, ajoutant que cette communication "ne préjuge en rien de la décision finale de la Commission".

"Alstom et Siemens vont maintenant discuter des préoccupations détaillées de la Commission et veilleront à ce qu'elles soient adressées rapidement", a poursuivi le groupe ferroviaire. Bruxelles s'est donné jusqu'au 28 janvier pour rendre son verdict sur ce projet de fusion.

Alstom et Siemens ont confirmé vouloir finaliser au premier semestre 2019 ce rapprochement, qui vise à créer un poids lourd du rail et peser face à la concurrence du mastodonte chinois CRRC.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV - LBO

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