Selon les sources contactées par Reuters, le conseil de surveillance de Siemens et le conseil d'administration d'Alstom se réunissent dans l'après-midi, tandis que les administrateurs de Bouygues étaient convoqués dès ce matin. Une annonce pourrait intervenir dès mardi soir ou alors mercredi.

Dans l'attente, l'action Alstom est au plus haut depuis avril 2013 - autour de 33,4 euros -, même si elle subit quelques prises de bénéfice (-0,33%) après avoir grimpé de 10% depuis le 21 septembre, quand les spéculations ont été relancées sur un rapprochement entre le constructeur du TGV et la branche de matériel roulant et de signalisation ferroviaire de Siemens (Siemens Mobility).

Siemens affiche de son côté une légère hausse (+0,3%), en phase avec le marché boursier allemand.

Vu du côté des investisseurs, le possible mariage fait miroiter une augmentation de la valorisation d'Alstom et serait favorable aux actionnaires.

Reuters a appris mardi de deux sources au fait du dossier qu'Alstom verserait un dividende exceptionnel à ses actionnaires en cas de mariage avec Siemens Mobility.

Ce dividende spécial contribuerait à rapprocher les valorisations de Siemens et d'Alstom, le français ayant d'importantes liquidités à son bilan, et faciliterait un rapprochement à parité, a dit l'une des sources.

"Qu'il y ait un dividende exceptionnel, oui, mais l'augmentation de capital réservée reste à l'ordre du jour ; mais ça peut changer", a déclaré la deuxième source, faisant référence à une possible augmentation de capital d'Alstom qui serait souscrite par Siemens.

"Le dividende exceptionnel vise à récompenser les actionnaires dans la transaction et rien de plus", a ajouté cette seconde source.

Elle a dit que le montant de cet éventuel dividende n'avait pas été fixé. "Pour l'instant les montants sont laissés en blanc."

En France, la perspective d'un accord entre Alstom et Siemens relance le débat sur la perte de "fleurons industriels français".

"Est-ce aujourd'hui la fin d'Alstom ? Le TGV va-t-il devenir allemand? Pourquoi le gouvernement accepte-t-il un tel déséquilibre ?", s'interroge ainsi l'ancien ministre Eric Woerth, député de l'opposition (LR) sur son compte Twitter.

(Cyril Altmeyer et Alexander Hübner, avec Marc Angrand, rédigé par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Bouygues, Siemens, CRRC Corp Ltd