Le groupe de BTP, de médias et de télécommunications a fait état jeudi d'une perte opérationnelle courante de 111 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, contre une perte de 75 millions un an plus tôt.

Le consensus des analystes, publié sur le site de la société, donnait une perte opérationnelle courante moins lourde, de 101 millions.

A 12h00, le titre cédait -1,11% à 41,09 euros alors que l'indice CAC 40 progressait de 0,51%.

"Au premier regard, les télécoms font mieux que prévu, mais l'immobilier et Colas moins bien", commente Barclays dans une note.

Le premier trimestre n'est jamais représentatif de l'activité annuelle du groupe, mais Colas a vu sa perte opérationnelle courante augmenter à 302 millions d'euros, contre -264 millions un an plus tôt, les conditions météorologiques très sévères ayant affecté les travaux de revêtements routiers à plus forte valeur ajoutée. Bouygues Telecom a amélioré quant à lui son bénéfice opérationnel courant de 18 millions d'euros à 50 millions.

Le groupe, dont le chiffre d'affaires est ressorti sur la période à 6,83 milliards d'euros - le consensus donnait 6,91 milliards - a confirmé tous ses objectifs financiers, notamment une hausse du résultat opérationnel courant et de la marge des activités construction en 2018 et un cash flow libre de 300 millions d'euros chez Bouygues Télécom en 2019.

Dans la construction, où Bouygues bénéficie notamment d'une forte visibilité en France grâce au chantier du Grand Paris et du deuxième plan de relance autoroutier, le carnet de commandes total a atteint un niveau record de 31,7 milliards d'euros.

Dans les télécoms, le groupe a gagné 453.000 nouveaux clients mobiles au premier trimestre - dont 132.000 clients forfait mobile - pour un parc total mobile de 14,84 millions, et 50.000 nouveaux clients nets sur le fixe (total 3,49 millions), à l'issue du meilleur trimestre qu'il ait connu depuis le lancement des offres fibres.

PAS DE PRÉCIPITATION SUR ALSTOM

Bouygues, dont la contribution d'Alstom au résultat net du premier trimestre a été de 73 millions d'euros, a dégagé un bénéfice net de 12 millions d'euros. Le consensus des analystes donnait une perte de 56 millions, mais les estimations variaient fortement, d'une perte de 94 millions à un bénéfice de 20 millions.

Bouygues s'est engagé à conserver sa participation dans Alstom - actuellement de 27,94% - au moins jusqu'à l'assemblée générale où les actionnaires se prononceront sur le rapprochement avec l'allemand Siemens, prévu pour être bouclé fin 2018. Cette AG est fixée au 17 juillet.

Au cours d'une conférence téléphonique, le directeur financier Philippe Marien a déclaré que le groupe ne se précipiterait pas pour vendre cette participation, car il entendait profiter de la hausse du cours d'Alstom pour valoriser au mieux sa présence, tout en ajoutant qu'elle présenterait pour lui un caractère moins stratégique après le rapprochement Alstom-Siemens.

La filiale de télévision du groupe, TF1, a confirmé quant à elle fin avril ses prévisions financières de moyen terme après un premier trimestre marqué par une petite hausse des recettes publicitaires sur ses chaînes de la TNT mais aussi par une amélioration de son résultat opérationnel.

La dette nette de Bouygues s'est alourdie de 541 millions d'euros sur un an au premier trimestre à 3,8 milliards d'euros, reflet principalement de l'acquisition du canadien Miller McAsphalt pour 585 millions d'euros. Cette opération lui permet de renforcer son offre de bitume en Ontario mais devrait aussi contribuer à renforcer la saisonnalité de l'activité de Colas.

(Avec Marc Angrand, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Gilles Guillaume et Dominique Vidalon