Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a quant à lui réaffirmé que l'accord prévoyant que Bouygues prêtera des titres Alstom à l'Etat et lui accordera une option d'achat portant sur 20% du capital de la société, dans le cadre de la cession, serait "activé dans les prochains mois".

Il a toutefois rappelé que l'accord ne pouvait être mis en oeuvre qu'une fois finalisée la cession du pôle énergie d'Alstom à GE, ce que le groupe américain prévoit de faire mi-2015.

Dans le cadre de l'opération controversée de 12,35 milliards d'euros, GE s'était jusqu'ici engagé à localiser en France ses centres de décisions mondiaux et leurs directions dans quatre domaines: les réseaux, l'éolien en mer, l'hydroélectrique et les turbines à vapeur.

"Il a été décidé de regrouper les actifs de GE et d'Alstom dans le secteur des énergies renouvelables au sein d'une activité unique, directement rattachée au PDG (de GE) Jeff Immelt. Cette activité aura son siège à Paris", a annoncé Mark Hutchinson, en charge de l'intégration des actifs énergie d'Alstom chez GE, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

Le dirigeant a précisé que le nouveau pôle d'énergies renouvelables de GE ainsi créé à partir d'une scission des activités Power & Water du groupe américain serait dirigé par Jérôme Pécresse, aujourd'hui président d'Alstom Renewable Power.

"La création d'un nouveau pôle industriel est un événement rare, et donc exceptionnel, qui témoigne de notre engagement vis-à-vis des énergies renouvelables. Il s'agira du premier pôle mondial (de GE) jamais implanté en France et dirigé par un Français", a souligné Mark Hutchinson devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Il a également indiqué que deux autres dirigeants d'Alstom, le patron de la branche Thermal Power Philippe Cochet et celui de la branche Grid (réseaux), Grégoire Poux-Guillaume, deviendraient respectivement responsable de l'amélioration de la productivité chez GE et le dirigeant de l'activité Réseaux.

Evoquant l'enquête approfondie de la Commission européenne sur la cession à GE des activités énergie d'Alstom, le PDG d'Alstom Patrick Kron, également auditionné mercredi, s'est dit convaincu de la capacité des deux groupes à démontrer que "le marché des turbines à gaz reste très largement concurrentiel post opération".

"Alstom a vendu en Europe trois turbines à gaz au cours des cinq dernières années (...). Je ne crois pas que ce rapprochement avec General Electric se traduira par une perturbation du marché, le marché européen étant d'ailleurs (...) totalement mort", a-t-il souligné.

Mark Hutchinson a cependant estimé que des cessions pourraient être nécessaires pour obtenir le feu vert de la Commission européenne.

(Edité par Matthieu Protard)

par Benjamin Mallet

Valeurs citées dans l'article : Alstom, BOUYGUES, General Electric Company