PARIS (Agefi-Dow Jones)--Présenté comme "une fusion entre égaux", le projet de rapprochement entre Alstom (>> Alstom) et les activités ferroviaires de Siemens (>> Siemens) fera du groupe français une filiale de son partenaire allemand malgré le maintien en France d'importantes fonctions de direction.

La nouvelle entité, baptisée Siemens Alstom, sera cotée à Paris, aura son siège en région parisienne et sera dirigée par l'actuel PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge. Le protocole d'accord signé mardi prévoit également le maintien en France du siège opérationnel de l'activité matériel roulant, tandis que la branche signalisation sera pilotée depuis l'Allemagne.

Le conseil d'administration du nouveau groupe sera toutefois composé d'une majorité de représentants de Siemens (six administrateurs sur 11, dont le président du conseil). A l'issue de l'opération, Siemens détiendra 50,67% du capital du groupe, mais seulement 50% sur une base entièrement diluée, a indiqué Henri Poupart-Lafarge mercredi lors de la présentation de l'opération aux analystes financiers.

Lors de sa propre conférence analystes, Siemens a de son côté clairement revendiqué sa position dominante dans le nouveau groupe. "Siemens contrôle le nouvel ensemble", a-t-il indiqué dans un document diffusé auprès des analystes.

Encore soumis à l'approbation des autorités de la concurrence et de l'Autorité des marchés financiers (AMF), le projet de fusion impose à Siemens de ne pas dépasser 50,5% du capital de Siemens Alstom pendant une période de quatre ans. A cette échéance, le groupe allemand disposera de bons de souscription lui permettant d'acquérir 2% supplémentaires du capital.

Le principal actionnaire actuel d'Alstom, le groupe de BTP Bouygues (>> Bouygues), détient 28,3% du capital, en comprenant le bloc de 20% prêté à l'Etat en 2014 et qui doit lui être restitué prochainement. La fusion avec Siemens ramènera cette participation à 14% du nouvel ensemble, indique le courtier Kepler Cheuvreux dans une note.

Soutien de l'opération, le gouvernement français a repris le terme de "rapprochement entre égaux" en saluant la naissance d'un champion mondial franco-allemand du ferroviaire au chiffre d'affaires de plus de 15 milliards d'euros. Dans un communiqué publié mardi soir, le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a souligné les engagements pris par Siemens pour une période de quatre ans, dont "la préservation des emplois et des sites industriels français, ainsi que le maintien des investissements de la recherche et du développement en France".

-Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Siemens, Bouygues