Journée cruciale pour Alstom. Les conseils du groupe français et de son concurrent allemand Siemens se réunissent aujourd'hui pour approuver le projet de fusion de leurs activités ferroviaires. Si l'accord semble acté, les dernières discussions tourneraient autour du maintien de l'influence française dans le futur ensemble qui devrait atteindre 18 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Ce rapprochement permettrait aux européens de faire face à la concurrence du chinois China Railway Rolling Stock Corp (CRRC), qui pèse près de 19 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Les contours de l'opération sont déjà connus. Siemens apporterait ses activités ferroviaires (fabrication du matériel roulant et signalisation) qui représentent 7,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires. De son côté, Alstom lancerait une augmentation de capital réservée à Siemens qui détiendrait au moins la moitié du capital du nouvel ensemble. Le pourcentage de détention de la firme allemande reste encore à déterminer.

Ce chiffre est déterminant, le gouvernement français, premier actionnaire d'Alstom avec 19,95% du capital, ne comptant pas perdre de son influence dans le groupe. A ce sujet, il aurait obtenu le maintien en France du siège et des centres de recherche et bénéficierait de droits de vote renforcés sur certaines décisions stratégiques.

Toutefois, l'Etat n'aurait pas l'intention d'acquérir les 20% du capital que détient actuellement Bouygues dans Alstom mais sur lesquels il possède une option d'achat au prix de 35 euros par action.

Si sur le papier tout semble acquis, un doute subsiste. Les autorités de la concurrence pourraient encore refuser l'opération car la nouvelle entreprise contrôlerait quasiment l'ensemble du marché des trains à grande vitesse en Europe.

Dans une note publiée récemment, Barclays se disait favorable à une consolidation du rail européen. Selon le broker, le rapprochement d'Alstom et de Siemens est une belle opportunité de créer un solide champion européen du secteur et de bénéficier d'importantes synergies. Une telle fusion favoriserait la création de valeur.

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Siemens