Les nuages s’amoncellent au-dessus du projet de rapprochement entre Alstom et les activités ferroviaires de Siemens. Le dernier nuage en date arrive d’Allemagne. Dans une lettre confidentielle destinée aux autorités européennes de la concurrence, le régulateur allemand aurait fait part de ses inquiétudes concernant le projet de rapprochement entre le français et l'allemand. C’est ce qu’a rapporté ce week-end le « Frankfurter Allgemeine Zeitung ».

Ainsi, le scénario d'une non réalisation de la fusion entre Alstom et Siemens se renforce petit à petit, éloignant avec lui le paiement des dividendes exceptionnels de 2 fois 4 euros devant accompagner l'opération. Les actionnaires d'Alstom pourraient donc renoncer à 1,8 milliard d'euros de distribution exceptionnelle, analysait la semaine dernière Invest Securities.

Bien entendu, les investisseurs n'ont guère apprécié : le titre Alstom recule de 2,36% à 34,37 euros sur la place de Paris.

A la mi-décembre déjà, la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager avait fait part de son inquiétudes quant à l'impact d'un tel rapprochement sur les trains à grande vitesse en Europe.

Le groupe issu de la fusion, baptisé "Railbus" par certains observateurs, se poserait en effet comme un géant du ferroviaire au niveau mondial et pourrait rivaliser avec le chinois CRRC et le canadien Bombardier Transportation.

Pour amadouer la gardienne de la concurrence en Europe, Siemens et Alstom avaient initialement proposé des concessions dans leurs technologies de train à grande vitesse et dans leurs activités de signalisation.

Cela n'avait pas suffi à apaiser les craintes de l'Union Européenne. Alstom et Siemens pourraient donc proposer de nouvelles cessions avant la décision de la Commission européenne devant intervenir au plus tard le 18 février prochain.