Altice chute de 4,7% à 8,55 euros après que deux intervenants de marché, S&P et Kepler Cheuvreux, ont affiché leur scepticisme quant à l'efficacité du plan de restructuration du groupe. L'agence de notation S&P a dégainé la première, hier soir après la clôture des marchés européens, annonçant qu'elle plaçait la note qu'elle attribue à Altice, actuellement de B+, sous revue (Creditwatch) avec implication négative.

L'agence de notation ne voit pas d'un bon œil le projet de scission des activités d'Altice, entre d'un côté les activités américaines et de l'autre l'Europe et les contenus, qui va "affaiblir l'effet de taille dont bénéficie le groupe, sa diversification et ses perspectives de croissance". De plus, S&P souligne que cette séparation va rendre le groupe plus dépendant des performances de sa division française pour son désendettement.

Or, "les probables pressions que SFR a enregistrées sur son chiffre d'affaires au quatrième trimestre rend improbable un retournement rapide de ses résultats", déplore l'agence de notation.

De son côté, Kepler Cheuvreux a publié ce matin une étude sur Altice à l'occasion de laquelle il a abaissé de Conserver à Réduire sa recommandation sur la valeur, avec un objectif de cours ramené de 11 à 7,50 euros.

Le bureau d'études a également une opinion claire concernant le plan de restructuration annoncé par le groupe, qui passe par la séparation des activités américaines et européennes (+ contenu) : il pourrait être positif pour Altice USA mais n'ajoutera aucune valeur aux actifs européens. Kepler craint de surcroit que l'endettement d'Altice Europe progresse cette année du fait de la baisse attendu des résultats en France et d'une moindre génération de cash.

Cette dernière va être pénalisée par les coûts d'achats de fréquences, les coûts de restructuration... De plus, Kepler Cheuvreux estime qu'Altice n'atteindra pas son objectif d'un levier dette nette/Ebitda de 4 même avec des cessions d'actifs.