Altice USA bondit de 6,77% à 32,03 dollars pour sa première journée comme société cotée aux Etats-Unis, atteignant une valorisation d'environ 22 milliards de dollars. L'opération a été réalisée au prix de 30 dollars par action soit dans le haut de sa fourchette indicative de 27 à 31 dollars. Cette opération a permis à la filiale américaine d'Altice de lever 1,9 milliard de dollars, ce qui en fait la deuxième plus grosse opération de ce type depuis le début de l'année après Snap. La maison-mère de Snapchat avait levé 3,4 milliards de dollars début mars.

Cette levée de fonds sera consacrée au remboursement d'une partie d'un emprunt de 2 milliards de dollars.

Outre le prix, l'opération est d'une ampleur plus importante que prévu initialement car elle porte sur 63,9 millions de titres. Le 12 juin, lors du lancement de l'opération, le groupe contrôlé par Patrick Drahi évoquait la mise sur le marché de 46,55 millions d'actions.

La différence entre les deux estimations s'explique notamment par le fait que BC Partners et le CPPIB ont décidé de céder plus de titres qu'initialement prévu. Le premier mettra sur le marché 31,4 millions d'actions Altice USA et le second 20,39 millions. Initialement, BC Partners devait céder 20,9 millions de titres et CPPIB 13,5 millions. Ces deux investisseurs détenaient environ 30% du capital d'Altice et avaient accompagné le groupe lors de son arrivée sur le marché américain en mai 2015. De son côté, Altice n'a pas fait bouger le volume de titres de sa filiale qu'elle cède, soit 12,068 millions.

Altice USA recouvre les activités américaines du groupe de télécoms, qui opère dans le pays depuis mai 2015 et l'acquisition de Suddenlink. Quelques mois plus tard, Altice avait renforcé son exposition aux Etats-Unis en mettant la main sur Cablevision. Pour Bryan Garnier, l'introduction en Bourse d'Altice USA permet à l'opérateur de disposer de moyens nouveaux pour financer des fusions-acquisitions en titres plutôt que par endettement. L'analyste estimait à 8,8 milliards de dollars le montant d'une éventuelle opération financée par le groupe.

D'un point de vue stratégique, l'IPO d'Altice USA confirme l'importance que la maison-mère de SFR porte à ses activités américaines. Depuis deux ans, leurs résultats permettent en effet de compenser, au niveau du groupe, les difficultés rencontrées en France.