PARIS, 13 décembre (Reuters) - Le titre Altice a brutalement décroché mercredi dans l'après-midi, perdant jusqu'à plus de 12% alors que, selon des traders et analystes, certains investisseurs, notamment américains, peuvent être tentés de prendre des bénéfices sur la valeur après sa forte remontée des derniers jours.

"Le titre vient de reprendre 20% en une semaine. Donc il ne m'apparaît pas anormal de voir de forts mouvements de consolidation", commente Sylvain Navarro, responsable de la vente marchés secondaires chez Invest Securities.

Vers 14h15, l'action, qui évoluait alors en hausse à plus de 9 euros, a chuté jusqu'à un plus bas de 7,75 euros avant d'effacer une partie de ses pertes. Elle a terminé la séance sur un recul de 7,99% à 8,124 euros.

A la clôture mardi soir, le titre Altice affichait un bond de 37% depuis un point bas à 6,44 euros touché le 4 décembre.

"Ça peut faire sens d'engranger des gains autour de 9 euros quand on est entré à moins de 7 euros sur le titre", remarque Thomas Coudry, analyste chez Bryan Garnier.

"Il y a peut-être des gros fonds américains qui ont joué le rebond et qui sortent. La valeur Altice réagit toujours beaucoup à l'ouverture des marchés américains."

Dans une note, diffusée à 14h36 selon un trader, l'analyste de Louis Capital Markets appelle à couper ses positions longues (acheteuses) sur le titre Altice au-dessus de 9 euros.

"L'action a rebondi comme nous l'avions prévu en raison de la fermeture de positions courtes (vendeuses) mais il est désormais temps de marquer une pause", écrit-il.

L'analyste s'inquiète par ailleurs de l'annonce par la filiale SFR de l'abandon de son projet de fibrer intégralement le territoire français sur ses ressources propres, une décision susceptible de peser sur la croissance de l'opérateur télécoms à long terme, estime-t-il.

"Il est vrai que, à long terme, être moins présent sur le déploiement de la fibre est pénalisant mais s'ils résolvent leurs problèmes opérationnels, ils arriveront enfin à mieux remplir leur réseau câble, et peuvent toujours développer leur réseau FttH (fibre jusqu'au domicile, NDLR) en coinvestissement", juge Thomas Coudry, qui souligne qu'à court terme la priorité est au désendettement et à des investissements limités. (Blandine Hénault, édité par Dominique Rodriguez)