À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,32% à 5.565,85 points, sa plus forte baisse sur une séance depuis le 23 mars. Le Footsie britannique a cédé 1,13% et le Dax allemand 1,47%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,27%, le FTSEurofirst 300 1,17% et le Stoxx 600 1,1%, son plus important recul depuis un mois. L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 a bondi de 16% sur la journée.

Parallèlement, le rendement des emprunts d'Etat allemands à dix ans est retombé à 0,507%, son plus bas niveau depuis la mi-avril.

Sur le marché des changes, l'euro se traitait autour de 1,1690 dollar au moment de la clôture des marchés actions après être passé sous le seuil de 1,17 pour la première fois depuis le mois de novembre. La monnaie unique cédait parallèlement 0,42% face au franc suisse.

Ce regain soudain et marqué d'aversion au risque résulte principalement de trois facteurs: les doutes sur l'issue des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine après l'insatisfaction manifestée mardi par Donald Trump, l'incertitude persistante sur la situation politique italienne et enfin les nouveaux signes de ralentissement de l'économie de la zone euro.

LE SUSPENSE SE POURSUIT EN ITALIE

"Les actions européennes avaient bénéficié d'un élan positif hier avec l'annonce par Pékin de son intention de réduire les taxes sur les importations automobiles américaines. L'ambiance n'est plus aussi optimiste et les intervenants ont réduit leur exposition aux actions", explique David Madden, analyste marché de CMC Markets.

Autre point noir pour la zone euro: les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat ont montré une décélération plus marquée qu'attendu de la croissance de l'activité, qui alimente les doutes sur la capacité de la Banque centrale européenne (BCE) à engager dans les mois à venir la sortie de sa politique d'assouplissement quantitatif avant d'envisager une remontée des taux.

En Italie, le président de la République, Sergio Mattarella, devait recevoir en fin de journée Giuseppe Conte, le juriste pressenti pour prendre la tête du gouvernement, mais rien ne garantit pour l'instant que le chef de l'Etat acceptera sa nomination.

La Bourse de Milan a fini la journée en baisse de 1,31% et l'indice local des valeurs bancaires a cédé 1,72%.

Le dollar profite à plein de cette faiblesse: l'indice mesurant son évolution face à un panier de référence mêlant six devises gagne 0,42% et a atteint son plus haut niveau depuis le 12 décembre.

Les cambistes attendent, à 18h00 GMT, le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui pourrait alimenter les spéculations sur le rythme de la remontée des taux d'intérêt américains.

NET REPLI DU PÉTROLE

A Wall Street, au moment de la clôture européenne, le Dow Jones perdait 0,34%, le Standard & Poor's 500 0,16% et le Nasdaq Composite 0,05%, pénalisés à la fois par les valeurs financières (-1,12%), les matières premières (-0,74%) et l'énergie (-0,32%) tandis que le rendement des Treasuries à dix ans revenait sous 3,02%, en baisse de près de cinq points de base sur la séance.

Le marché pétrolier a amplifié son repli après la publication des statistiques hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) montrant une hausse inattendue des stocks de brut et d'essence.

Le Brent a perdu jusqu'à 1,5% pour revenir sous 79 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est repassé sous 72 dollars.

Aux valeurs en Europe, les plus fortes baisses sectorielles ont logiquement touché l'énergie d'une part, les ressources de base d'autre part. L'indice Stoxx du pétrole et du gaz a chuté de 2,69%, sa plus forte baisse en une seule séance depuis le lendemain du référendum britannique de juin 2016 sur l'Union européenne.

Royal Dutch Shell a cédé 3,34%, Total 3,10% et BP 1,94%.

Lanterne rouge du CAC, Renault a chuté de 5,36%; le titre a nettement sous-performé le secteur (-1,85%) après les déclarations du PDG du groupe automobile, Carlos Ghosn, écartant le scénario d'une fusion Renault-Nissan avant 2020.

A la hausse, Altice a encore pris 30,17% après un bond de 19,21% mardi, l'ajustement du prix de l'action lié à la scission d'Altice USA favorisant la volatilité du titre dans un contexte marqué par un regain de spéculation sur une possible consolidation du secteur des télécommunications en France.

(Édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand