Ce nouveau service, baptisé Alticebank, ajoutera une nouvelle dimension aux activités de l'empire du franco-israélien qui s'est déjà diversifié dans les médias en investissant massivement dans les contenus et dans la publicité avec le rachat de la pépite Teads.

L'arrivée de ce nouvel acteur traduit par ailleurs la compétition accrue dans les services bancaires avec des opérateurs télécoms déterminés à tirer parti de la généralisation de l'usage des smartphones et de la baisse de la fréquentation des agences bancaires pour concurrencer les acteurs traditionnels.

Altice, dont le siège est aux Pays-Bas, a grossi de façon spectaculaire en quelques années en procédant à des acquisitions en séries, financées par de la dette, en Europe et aux Etats-Unis. La holding contrôle notamment l'opérateur SFR, numéro deux sur le mobile en France.

"La logique consiste à rendre profitable la lourde infrastructure des télécoms", explique Julien Maldonato, associé chez Deloitte, à propos de la stratégie des opérateurs télécoms.

Orange a de son côté reporté à la fin de l'été le lancement de son offre bancaire mobile, Orange Bank, qu'il prévoyait initialement de proposer le 6 juillet.

L'opérateur ambitionne de concurrencer les acteurs bancaires traditionnels avec une offre gratuite et innovante, par laquelle il compte aussi fidéliser ses abonnés.

Confronté à une forte pression concurrentielle et réglementaire sur son coeur de métier, le numéro un français des télécoms a fait des services financiers un des axes prioritaires de sa diversification.

Avec Orange Bank, il espère séduire deux millions d'abonnés en l'espace de dix ans. Il mise pour cela sur son gisement de 30 millions de clients mobiles, son réseau déjà fourni de boutiques et un cadre réglementaire permettant désormais de changer plus facilement d'établissement bancaire.

Le projet d'Orange, construit à partir du rachat d'une participation majoritaire dans Groupama Banque l'an dernier, diffère toutefois de celui d'Altice qui part de zéro et devra donc en passer par un long processus réglementaire.

Altice a d'ores et déjà déposé une demande d'agrément auprès de la Banque centrale européenne (BCE), a précisé la source, confirmant une information révélée en premier par Le Parisien.

La BCE n'a pas souhaité faire de commentaire.

(Avec Benjamin Mallet et Gwénaëlle Barzic à Paris et Francesco Canepa à Francfort, édité par Jean-Michel Bélot)

par Mathieu Rosemain et Maya Nikolaeva