A 9h46, le titre chutait ainsi de 22,37% à 9,3 euros, après avoir été réservé à la baisse à l'ouverture de La Bourse de Paris.

Dans un communiqué, le spécialiste français des services d'ingénierie précise que cet incident est antérieur à sa prise de contrôle du groupe californien dont le rachat a été finalisé en mars.

"Cet agissement est le fait d'un individu et concerne un client, pour un montant de l'ordre de 10 millions de dollars, et porte sur la période courant du 3e trimestre 2017 au 1er trimestre 2018", explique Altran dans un communiqué.

Cet incident conduit Altran à réviser le profil de marge d'Aricent à environ 15,6% sur les douze derniers mois à juin 2018.

En revanche, il ne devrait pas avoir d'impact significatif sur sa propre situation financière.

"Nous ne changeons rien à nos perspectives et à nos prévisions", a souligné le PDG d'Altran Dominique Cerutti lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe prévoit de réduire la base de dépenses pour rétablir d'ici la fin de l'année le profil de marge d'Aricent au niveau initialement communiqué, soit 18,3% sur les douze derniers mois à fin septembre 2017 (18,7% en données comparables).

Le PDG a expliqué avoir travaillé avec ses équipes "jour et nuit" depuis la découverte fin juin de l'incident.

La société a engagé une enquête approfondie au sein d'Aricent pour s'assurer qu'il s'agit d'un incident isolé.

L'individu, soupçonné d'être à l'origine des bons de commande fictifs pour un important client du groupe, fait l'objet de poursuites aux Etats-Unis, a précisé Altran.

Si la logique du rachat d'Aricent n'est pas remise en cause, l'incident pourrait en revanche avoir des implications sur le prix d'acquisition réglé par Altran, a précisé le dirigeant lors de la conférence téléphonique, ajoutant que cette question faisait l'objet d'une réflexion en cours.

Basée à Santa Clara, Aricent, dont l'essentiel des effectifs est toutefois en Inde, est spécialisé dans les services de design et d'ingénierie dans le domaine du digital. Ses clients sont principalement issus des secteurs des télécommunications, des semi-conducteurs et de l'édition de logiciels.

Altran avait fait valoir que son rachat auprès d'un groupe d'investisseurs mené par le fonds KKR devrait avoir un effet relutif sur le bénéfice net par action d'Altran dès la première année tout en permettant au groupe français d'atteindre ses objectifs pour 2020 dès 2018.

"Nous avons du mal à comprendre comment un bon de commande de $10 millions pourrait avoir un impact de -$18,2 millions (€15,6 millions) sur l’Ebita d’Aricent", estiment les analystes d'Invest Securities, espérant obtenir plus de détails lors de la conférence téléphonique du groupe qui était en cours.

"Nous pensons qu’un certain scepticisme pourrait s’installer sur le potentiel financier d’Aricent (...) L’impact en termes de révisions négatives est en première estimation de -5% sur notre BNA 2018", ajoutent-ils.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)