Les ventes du distributeur ont totalisé 8,9 milliards d'euros sur la période, en ligne avec les attentes, accusant un recul de 3,8% en données publiées, fortement impactées par des effets de change négatifs liés au recul du real brésilien.

A taux de change constants, hors essence et effets calendaires, la croissance s'est maintenue à 3,1% après une hausse de 3,2% au dernier trimestre de 2017, et à 1,8% à magasins comparables.

"Nous sommes sur une bonne trajectoire, une des meilleures du secteur", s'est félicité Antoine Giscard d'Estaing, directeur financier de Casino, lors d'une conférence téléphonique.

Il s'est dit "confiant" dans la capacité de Casino à poursuivre sa croissance en France au deuxième trimestre et a estimé que la situation brésilienne s'améliorait, avec un recul de la déflation sur les produits alimentaires attendu en deuxième partie d'année.

En France, dont le poids est devenu crucial depuis la cession des très rentables actifs asiatiques pour désendetter le groupe, les ventes ont accéléré le pas avec une hausse de 1,3% en données comparables (après +0,3%).

Cette performance s'explique surtout par la progression des ventes dans les hypermarchés Géant, qui ont dépassé les attentes et signé une hausse de 2,1%, et qui gagnent des parts de marché, selon Antoine Giscard d'Estaing, dans un environnement où la concurrence sur les prix demeure féroce.

CONTRASTE AVEC CARREFOUR

Ces chiffres contrastent avec ceux de Carrefour, qui a vu sa croissance tomber à 0,4% en données comparables, et chuter de 2,3% dans ses hypermarchés français.

Chez Casino, la cadence s'est également accélérée chez Monoprix, l'enseigne la plus rentable du groupe (+1,2%), dans les supermarchés (+1,3%) ainsi que chez Franprix (+1,0%).

A l'inverse, elle s'est dégradée chez CDiscount (+4,7% après +9,2%), un tassement qui s'explique selon Casino par un décalage des ventes en fin d'année pour cause de "Black Friday".

Au Brésil, où Casino souffre comme son concurrent de la déflation des produits alimentaires, les ventes de la filiale GPA se sont tassées à +2,2% en comparable.

"Ces chiffres devraient quelque peu rassurer sur la dynamique commerciale en cours en France", notent les analystes de Bryan Garnier, passés à l'achat sur la valeur.

En Bourse, le titre Casino progresse de 1,17% à 42,45 euros à 12h05 - après une chute de 17% depuis le début de l'année -, tandis que l'indice SBF 120 avance de 0,46% au même moment.

Antoine Giscard d'Estaing s'est refusé à tout commentaire sur le consensus des prévisions de résultat opérationnel courant 2018, malgré les questions répétées des analystes et liées aux effets de changes très négatifs du premier trimestre.

Il s'est seulement dit "très à l'aise" avec les prévisions faites le 8 mars lors des résultats annuels du groupe.

Casino avait alors énoncé des objectifs jugés peu lisibles par les investisseurs, tablant en France sur une croissance de plus de 10% du ROC hors plus-values immobilières et, pour l'ensemble du groupe, sur une hausse de plus de 10% également, en incluant cette fois les plus-values immobilières mais en excluant effets de change et crédits fiscaux.

Face à l'arrivée de la concurrence de Leclerc sur le marché parisien, Casino a réagi en alliant Monoprix à Amazon, devenant le premier distributeur français à nouer un partenariat avec le géant américain du commerce en ligne.

Pour pouvoir négocier de meilleurs prix d'achat, il a aussi entamé des discussions en vue d'un partenariat mondial avec le distributeur Auchan.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis