Washington (awp/afp) - Célébrée par Donald Trump pour son image "made in America", la marque de motos Harley-Davidson a annoncé mardi de très mauvais résultats trimestriels qui faisaient dévisser son titre à Wall Street.

Le titre perdait plus de 10% à 46,78 dollars vers 15H30 GMT. Depuis le début de l'année, il s'est effondré de plus de 20%.

"Les temps sont difficiles pour l'industrie de la moto et ce n'est pas la faute d'Amazon.com", ont ironisé les analystes de Briefing.com. "C'est une question de demande et celle pour les Harley-Davidson est plus faible que prévu", ont-ils souligné.

Attachée à celle des grands espaces et du "biker" aux Etats-Unis, l'image de Harley n'arrive pas à s'adapter aux changements d'habitudes de consommation et au vieillissement de sa clientèle. Le groupe peine également à l'étranger avec une gamme considérée comme peu moderne composée de modèles bicylindres de taille et de poids importants.

Pour les six premiers mois de l'année, Harley-Davidson, dont la création remonte à 1903 et le siège se situe à Milwaukee (Wisconsin, nord), a vu son bénéfice net chuter de 16% à 445,2 millions de dollars et son chiffre d'affaires diminuer de 9,4% à 3,37 milliards de dollars.

Les ventes de motos depuis le début de l'année ont chuté de 5,7% au total dont 7,9% aux Etats-Unis, où la part de marché est désormais sous les 50%.

"Même si nous nous attendions à des difficultés sur le marché américain, nous avons été déçus par l'ampleur du ralentissement du marché sur le trimestre", a souligné Matt Levatich, le PDG du fabricant.

"Notre performance à l'international est aussi en recul mais conforme à nos attentes et nous continuons de tabler sur une progression pour la deuxième moitié de l'année", a-t-il souligné.

Harley a annoncé en mai l'ouverture d'une usine en Thaïlande, la troisième en dehors des Etats-Unis, pour faire notamment baisser ses coûts de production alors que l'administration Trump insiste auprès des industriels américains pour qu'ils privilégient le "made in America".

Le groupe possède déjà des usines en Inde et au Brésil et celle en Thaïlande devrait commencer à produire l'an prochain.

En produisant directement dans les pays asiatiques, Harley-Davidson compte aussi échapper aux droits de douane souvent prohibitifs qui frappent les importations de motos de grosses cylindrées, a souligné M. Levatich mardi.

Il a indiqué que sur les trois mois courant de mars à juin le groupe avait ouvert 13 nouvelles concessions en Chine, en Thaïlande, en Corée du sud, en Suisse, en Italie, dans les Emirats et en Russie. "Nous savons que nos plus fortes opportunités de croissance sont hors des Etats-Unis", a-t-il reconnu.

afp/rp