Le Dow, indice phare de Wall Street, a gagné 45,82 points, soit 0,24% à 19.216,24 après être monté à 19.274,85, un plus haut historique. Le Standard & Poor's 500 a pris 12,76 points (+0,58%) à 2.204,71 et le Nasdaq Composite a progressé de 53,24 points (+1,01%) à 5.308,89.

La croissance de l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a atteint son plus haut niveau depuis un an en novembre selon l'enquête mensuelle ISM.

Cet indicateur n'a fait que conforter le scénario d'une hausse de taux de la Réserve fédérale le 14 décembre, ce qui profiterait aux banques.

"La Fed va probablement relever les taux la semaine prochaine et cette fois-ci, la hausse des taux est jugée positive, principalement en raison de son impact sur les valeurs financières, qui se portent toutes bien aujourd'hui", explique Peter Tuz, de Chase Investment Counsel.

Dopée entre autres par la perspective d'une politique de relance budgétaire aux Etats-Unis et par celle d'un assouplissement de la réglementation financière, Wall Street a multiplié les records depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, grâce entre autres à la progression des valeurs bancaires et industrielles.

L'ÉNERGIE ET GOLDMAN SACHS EN VEDETTES

Le Dow a ainsi gagné 5% depuis le scrutin du 8 novembre et le indice S&P du secteur financier affiche un bond de 14,3% sur la même période.

"Beaucoup de gens étaient négatifs avant l'élection, ou prudents, et maintenant ils se dépêchent d'acheter des actions avant la fin de l'année", explique Alan Lancz, président du cabinet de conseil en investissement Alan B. Lancz & Associates.

Il ajoute que le marché américain a aussi profité lundi de la bonne tenue des Bourses européennes malgré la victoire du "non" au référendum constitutionnel italien.

Le secteur de l'énergie a par ailleurs gagné 0,72%, profitant de la poursuite de la remontée du prix du baril, qui a permis au Brent de franchir la barre des 55 dollars, au plus haut depuis 16 mois.

Principal contributeur à la hausse du Dow Jones ce lundi, Goldman Sachs a gagné 2,32% à 228,55 dollars, porté par la recommandation favorable de HSBC, qui a entamé sa couverture du titre avec une recommandation d'achat et un objectif de 250 dollars. Le titre a touché en séance son plus haut niveau depuis 2007.

Les grands noms des hautes technologies ont par ailleurs soutenu le S&P 500 et aidé le Nasdaq à surperformer les autres marchés. Amazon a pris 2,57%, Microsoft 1,64%, Cisco 0,96%.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le fournisseur d'accès à haut débit FairPoint a bondi de 10,88% après l'annonce de son rachat par Consolidated Communications (-4,12%) pour un montant de 1,5 milliard de dollars payable en titres.

LE DOLLAR EN NET REPLI

A la baisse, les assureurs santé Aetna et Humana ont cédé respectivement 3,03% et 2,25%, plombant le secteur de la santé. Les représentants du ministère de la Justice ont argué devant un juge du fait que le projet de rachat d'Humana par Aetna violait la loi antitrust dans certains domaines.

Energy Transfer a perdu 1,72% après le refus d'octroi par l'armée d'une autorisation indispensable à la construction d'un oléoduc dans le Dakota du Nord, un projet du groupe qui a suscité une forte mobilisation des défenseurs de l'environnement ces dernières semaines.

Environ 7,1 milliards d'actions ont été échangées lundi sur les différents marchés américains, contre 7,9 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Sur le marché des changes, la journée a été marquée par la remontée de l'euro, la victoire du "non" au référendum italien ayant été largement anticipée au point que certains cambistes ont jugé exagérée la baisse de la monnaie unique ces dernières semaines.

Au moment de la clôture des marchés américains, l'euro prenait ainsi 0,9% face au billet vert à 1,0762 dollar et ce dernier abandonnait 0,63% face à un panier d'autres devises de référence.

Les Treasuries, de leur côté, ont rebondi, certains investisseurs jugeant exagéré la correction subie ces dernières semaines par le marché des emprunts d'Etat, qui a porté la semaine dernière les rendements des titres à long terme à leur plus haut niveau depuis juillet 2015.

Le rendement à dix ans a fini la journée à 2,385%, en recul d'un demi-point de base.

(avec Yashaswini Swamynathan; Marc Angrand pour le service français)

par Lewis Krauskopf