Le groupe italien et le géant des médias français devaient initialement se lier par des prises de participation croisées mais Vivendi a remis en cause l'accord initial en juillet et les deux parties sont désormais engagées dans un bras de fer qui s'est déplacé sur le terrain judiciaire.

Parallèlement, Vivendi est monté à 28,8% au capital de Mediaset, devenant son deuxième actionnaire derrière la famille de l'ex-président du Conseil Silvio Berlusconi, en dépit des protestations de ce dernier, qui voit derrière cette manoeuvre une volonté de prise de contrôle hostile.

Les médias italiens ont rapporté cette semaine qu'une solution pour la famille Berlusconi pourrait passer par l'échange de sa participation de 41,3% dans Mediaset contre une participation dans Telecom Italia, dont Vivendi est l'actionnaire contrôle avec 23,9% du capital.

Dans un entretien publié jeudi par La Stampa, Pier Silvio Berlusconi déclare que Vivendi n'a fait aucune proposition en vue d'un accord, ajoutant qu'Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire du groupe français, n'avait fait qu'une "vague référence" à un possible accord impliquant Telecom Italia lorsque les deux hommes se sont rencontrés.

La famille Berlusconi n'est pas intéressée par la perspective de devenir un actionnaire de Telecom Italia, dit-il.

"Mediaset est ouvert à toute proposition qui crée de la valeur et est pertinente du point de vue de sa stratégie d'entreprise."

Mais Pier Silvio Berlusconi a ajouté que Vivendi n'avait fait jusqu'à présent aucune proposition "dans ce sens".

La bataille entre Vivendi et Mediaset souligne la pression pesant sur les entreprises de médias et de télécoms pour parvenir à une consolidation du secteur en Europe face à la concurrence féroce des entreprises américaines comme Netflix et Amazon.

De Puyfontaine a déclaré ce mois-ci qu'en dépit des difficultés à trouver un terrain d'entente avec Mediaset, Vivendi n'avait jamais renoncé à construire un géant européen des médias et des télécoms.

Berlusconi a cependant précisé à La Stampa qu'"après ce qui s'est passé, on est un peu sceptique" sur la possibilité de parvenir à un accord avec Vivendi.

Le diffuseur italien a annoncé mardi vouloir repenser complètement sa stratégie dans la télévision payante après l'échec de l'accord conclu sur la vente de sa filiale Mediaset Premium au groupe français dans l'objectif de doper sa rentabilité.

(Valentina Za, Benoît Van Overstraeten et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat)