Cette dernière, qui attend de savoir si le président américain Donald Trump la reconduira à la tête de la Fed, explique ainsi pourquoi elle a voté en faveur d'un allègement de la supervision d'AIG.

L'organisme américain de supervision financière Financial Stability Oversight Council (FSOC) a décidé vendredi que AIG, renfloué à l'aide de 182 milliards de dollars (154 milliards d'euros) de fonds publics durant la crise, n'était plus une institution financière d'importance systémique (SIFI).

Le FSOC est composé des patrons des grandes instances réglementaires du secteur financier aux Etats-Unis. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour retirer à un établissement le qualificatif d'importance systémique.

Quatre membres du FSOC nommés par l'ancien président Barack Obama siègent toujours au sein de cette instance, qui n'avait pas retiré AIG de la catégorie des SIFI lors de sa dernière réunion.

L'un de ces quatre membres a changé de vote vendredi: la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen. Les trois autres ont encore voté contre tandis que les quatre membres nommés par Donald Trump ont voté pour.

"Depuis la crise financière, AIG a vendu ou fermé la plus grande partie de ses activités sur les marchés des capitaux, étant ainsi devenue une plus petite entreprise qui fait planer une menace moins importante pour la stabilité financière", déclare Janet Yellen dans un communiqué.

"La possibilité de ne plus être considéré comme une SIFI pourrait encourager des sociétés qualifiées comme telles à diminuer leur empreinte systémique", poursuit la présidente de la Fed.

Toutes les banques disposant de plus de 50 milliards de dollars d'actifs sont automatiquement considérées d'importance systémique tandis que le FSOC examine au cas par cas les institutions non-bancaires.

Dans le cadre de sa promesse plus large d'assouplir les règles adoptées après la crise, Donald Trump a ordonné en avril un examen des méthodes employées par le FSOC pour déterminer si un établissement financier est "too big to fail", autrement dit trop gros pour que les pouvoirs publics le laissent faire faillite. Un tel statut se traduit par une supervision et des exigences de fonds propres renforcées.

(Michelle Price, Benoit Van Overstraeten et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)