Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 1,05% pour le Dow Jones, de 0,66% pour le S&P 500 et de 0,8% pour le Nasdaq 100.

Lundi, le Dow Jones a fini en recul de 4,6% et le Standard & Poor's 500 de 4,1%, leur plus forte baisse depuis août 2011. Les deux indices, qui ont perdu respectivement 7% et 6,1% en cumulé lors des deux séances précédentes, affichent désormais des performances négatives pour 2018.

La secousse à Wall Street s'est propagée en Asie, où le Nikkei à Tokyo a chuté de 4,73%, et en Europe, où les indices ont ouvert en repli de plus de 3% avant de limiter quelque peu leurs pertes.

À Paris, le CAC 40 recule de 2,34% à 5.161,95 points vers 11h55 GMT, revenant à son niveau de la mi-septembre. À Francfort, le Dax lâche 2,23% et à Londres, le FTSE perd 2,36%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 2,25%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 2,34% et le Stoxx 600 se replie de 2,24%.

La perspective d'une accélération de l'inflation, alimentée par les chiffres du salaire horaire moyen aux Etats-Unis publiés vendredi, a provoqué une nouvelle poussée de fièvre sur les rendements obligataires et soulevé des craintes sur une resserrement monétaire plus prononcé que prévu de la part des banques centrales.

LE CALME REVIENT SUR LES OBLIGATIONS

L'indice de volatilité Vix a bondi à plus de 44 points alors qu'il évoluait en début d'année proche d'un plus bas historique à moins de 9,0. Il revient ainsi à des niveaux jamais vus depuis août 2015, lorsque les craintes sur l'économie chinoise avaient fait trembler les marchés mondiaux.

Le rendement des Treasuries à 10 ans a grimpé jusqu'à 2,8850% lundi, avant que le regain d'aversion au risque ne favorise un retour vers les actifs refuges et ne profite au marché obligataire, pourtant à l'origine du mouvement de correction sur les actions.

Le rendement des emprunts d'Etat américain à 10 ans évolue ainsi à 2,71% mardi et celui du Bund revient à 0,678% après un pic à 0,774%.

Autres actifs refuges par excellence, l'or avance de 0,24% et le yen gagne 0,08% face au dollar.

Le billet vert est en légère hausse face à un panier de devises de référence et l'euro se traite autour de 1,2380 dollar.

"A court terme, la demande pour les Treasuries signale que le cercle vicieux devrait marquer une pause, mais le risque reste baissier, les obligations restant trop chères", indiquent les stratèges de Kepler Cheuvreux.

"Nous nous attendons à ce que le marché consolide avant une seconde correction", préviennent-ils.

BNP SANCTIONNÉE, EURONEXT RECHERCHÉ

L'ensemble des secteurs européens évolue dans le rouge mardi, mais quelques valeurs se distinguent, à la hausse comme à la baisse.

Le plus net recul du Stoxx 600 est pour le distributeur en ligne britannique Ocado, qui perd 6,72% après avoir annoncé mardi un bénéfice brut annuel inférieur aux attentes du marché.

A contrario, le spécialiste des semi-conducteurs AMS prend 8,15%, soutenu par un bénéfice trimestriel plus que décuplé grâce à la demande pour ses capteurs, qui équipent de nombreux smartphones, dont ceux d'Apple.

A Paris, BNP Paribas se replie de 3,47% après avoir fait état d'une hausse de ses provisions pour risque de crédit dans ses comptes du quatrième trimestre.

L'opérateur boursier Euronext (+0,47%) évolue pour sa part en tête du SBF 120, porté par la hausse des volumes d'échanges sur les marchés au comptant susceptible de doper son chiffre d'affaires. Les volumes sur le CAC représentent, à mi-séance, déjà plus de 88% de leur moyenne quotidienne des trois derniers mois.

Sur le marché pétrolier, les cours du pétrole ne sont pas épargnés par le mouvement de correction, le Brent revenant autour de 67 dollars, au plus bas depuis un mois.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Ocado Group PLC, Euronext N.V., ams