Amundi, qui a bouclé cet été le rachat de l'italien Pioneer, a annoncé vendredi viser une collecte nette d'au moins 150 milliards d'euros entre 2018 et 2020 dans le cadre de sa nouvelle feuille de route stratégique.

Le gestionnaire d'actifs, dont le Crédit agricole détient 70% du capital, s'est aussi fixé pour objectif d'atteindre un bénéfice net ajusté supérieur ou égal à 1,05 milliard d'euros en 2020, qui se compare à un résultat net ajusté de 918 millions d'euros pour l'exercice 2017.

L'année "2017 confirme la puissance du 'business model' (modèle d'affaires, NDLR) d'Amundi en termes de développement et de profitabilité", a déclaré Yves Perrier, le directeur général d'Amundi, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

"L'intégration de Pioneer renforce ce 'business model' et permet de réévaluer significativement nos objectifs financiers pour les trois ans qui viennent."

Alors que la filiale de gestion d'actifs du Crédit agricole affiche une collecte nette de 70,6 milliards d'euros sur la seule année 2017, Yves Perrier s'est défendu d'avoir fixé des objectifs prudents, expliquant avoir notamment pris en compte le caractère fluctuant des encours monétaires dans son portefeuille de gestion.

"D'une manière générale, nous sommes prudents. Nous aimons bien atteindre nos objectifs", a dit le directeur général d'Amundi.

Amundi a fini l'année 2017 avec un résultat net ajusté en hausse de 14,1% et des revenus en progression de 7,5%.

Prié de dire si le groupe envisageait désormais de nouvelles acquisitions, Yves Perrier a indiqué que la croissance organique restait la priorité.

"L'ADN d'Amundi, c'est la croissance organique (...) Pour la période qui vient, nous voulons tirer pleinement partie de nos expertises, de nos présences géographiques pour accélérer cette croissance organique", a-t-il dit.

"La priorité n'est donc pas du tout à la croissance externe. Mais en même temps, si des opportunités apparaissaient, nous les regarderions."

(Matthieu Protard et Maya Nikolaeva, édité par Dominique Rodriguez et Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Crédit Agricole, Amundi