Paris (awp/afp) - Amundi, poids lourd mondial de la gestion d'actifs, a publié vendredi un bénéfice net en hausse de 54% au premier trimestre 2018, soutenu par une collecte nette record de près de 40 milliards d'euros, un résultat salué en Bourse.

Le bénéfice net, supérieur aux attentes, a atteint 221 millions d'euros de janvier à mars, a détaillé le groupe français dans un communiqué. Le consensus des analystes compilé par le fournisseur de données financières Factset tablait sur seulement 183 millions d'euros.

La collecte nette, qui correspond aux dépôts des clients moins les retraits, a atteint 39,8 milliards d'euros, soit une hausse de 15%, portant l'encours total à 1452 milliards d'euros (+5,8%) au 31 mars 2018.

"Ces résultats sont très satisfaisants", car "la dynamique d'activité est restée très bonne" et cette collecte nette constitue "le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un trimestre", a souligné Yves Perrier, le directeur général d'Amundi, lors d'une conférence téléphonique.

"Les deux moteurs de notre activité", auprès de la clientèle de détail et des institutionnels, "ont bien marché" et "nous bénéficions bien sûr de l'intégration de Pioneer", a-t-il ajouté, indiquant que l'intégration au sein d'Amundi du gestionnaire d'actifs italien progressait plus rapidement que prévu.

A l'ouverture de la Bourse de Paris vendredi, l'action prenait plus de 5%. Depuis son introduction en Bourse en novembre 2015, au prix de 45 euros, elle a gagné près de 49%.

Les analystes d'Aurel BGC ont salué "la forte collecte nette au premier trimestre, qui flirte avec les 40 milliards d'euros, presque deux fois plus que les attentes".

Les "coûts (sont) sous contrôle", ont aussi relevé les analystes de Oddo BHF, notant que "les réductions de coûts liées à l'intégration de Pioneer sont plus rapides qu'attendu".

En 2017, le groupe avait déjà largement bénéficié de la comptabilisation pour la première fois dans ses comptes des performances de Pioneer Investments, racheté fin 2016 à l'italien Unicredit pour plus de 3,5 milliards d'euros.

"Je ne pense pas que ce soient des performances reconductibles", car "nous serons cette année dans un environnement" de marché "plus difficile, ce qui d'une manière générale conduit à plus d'attentisme", a nuancé M. Perrier.

L'effet de marché, c'est-à-dire l'évolution des encours liés à l'évolution des places financières, a été négatif ce trimestre, pour un montant de 13 milliards d'euros, en raison notamment de la "baisse des marchés actions", a précisé Nicolas Calcoen, directeur financier du groupe.

Mais cela représente "moins de 1% de notre encours", a complété M. Perrier, réaffirmant sa "confiance" dans la force de son modèle d'activité.

A l'inverse en 2017, la société avait profité de marchés porteurs, avec un effet positif de 26,7 milliards d'euros, soutenu entre autres par les actions.

Pour ce premier trimestre, le groupe a aussi profité d'une "forte collecte dans notre joint-venture en Chine" avec la banque chinoise Agricultural Bank of China (ABC) qui constitue une "composante exceptionnelle", a précisé M. Perrier. Elle a atteint 12 milliards d'euros, selon M. Calcoen.

Les revenus nets, qui sont l'équivalent du chiffre d'affaires, ont quant à eux progressé de 1,69% à 663 millions d'euros de janvier à mars, un niveau quasiment identique au consensus de Factset (661 millions d'euros).

Début février, le groupe a dévoilé sa nouvelle feuille de route pour l'horizon 2020, qui prévoit entre autres d'atteindre un bénéfice net de plus d'un milliard d'euros ainsi qu'une collecte nette cumulée d'au moins 150 milliards d'euros sur trois ans, contre 120 milliards pour la période 2016-2018.

afp/buc