Dans le document de base enregistré dans le cadre de son introduction en Bourse (IPO), la société de gestion détenue à 75,5% par Crédit agricole avait indiqué viser une collecte nette d'environ 120 milliards d'euros entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018.

Cet objectif, associé à la maîtrise de ses coûts, pourrait permettre à Amundi de générer un résultat net par action avec une croissance annuelle moyenne de 5% sur la période 2016-2018, avait alors ajouté la société.

"Je reste tout à fait confiant dans la capacité de faire cet objectif. Bien entendu, il faut supposer que les marchés retrouvent un peu de sérénité mais je crois qu'ils la retrouveront", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Yves Perrier, directeur général d'Amundi.

Toujours dans son document de référence, le groupe avait également expliqué qu'une baisse de 10% des actions représentait un recul de 35 à 50 millions d'euros en année pleine de ses revenus nets, et une variation de 100 points de base des taux longs représentait un impact de 15 à 25 millions d'euros sur ses revenus.

Or, depuis le début de l'année, l'indice CAC 40 recule de près de 16% sur fond d'aversion au risque accrue.

LA CROISSANCE EXTERNE, UNE AFFAIRE D'OPPORTUNITÉS

"Le contexte de marché actuel, dont il faut bien se dire qu'il a un caractère un peu irrationnel, pèse s'il devait se maintenir sur les revenus. Mais en même temps (...) par rapport aux revenus totaux, notre sensibilité aux marchés est moindre que celle de beaucoup de nos compétiteurs car nous avons une base d'expertises très fortement diversifiée", a assuré Yves Perrier.

En 2015, la société de gestion a affiché une collecte nette de 80 milliards d'euros contre 33 milliards d'euros un an plus tôt.

Cette collecte a été tirée à 75% par l'international, dont 47% par l'Asie et 28% par l'Europe hors de France.

Cette performance permet au groupe d'afficher 985 milliards d'euros d'encours gérés à fin 2015, en hausse de 12% par rapport au 31 décembre 2014, et à comparer à l'objectif de 1.000 milliards d'encours sous gestion annoncé pour fin 2016 dans le cadre du plan à moyen terme de Crédit Agricole S.A. présenté en mars 2014.

En matière de résultat, le bénéfice net ajusté des frais de son IPO ressort à 528 millions d'euros, en hausse de 8%, et de 519 millions après déduction de ces frais (+5,9% par rapport à 2014).

Le gestionnaire d'actifs avait indiqué prévoir un résultat net part du groupe de 515 à 535 millions d'euros pour 2015, soit une croissance de 5% à 9% par rapport à 2014.

S'agissant de sa structure financière, Amundi affiche 3,3 milliards d'euros de fonds propres tangibles, un endettement financier net nul et un capital disponible, après prise en compte des besoins réglementaires et après déduction du seed money non monétaire et des participations, de 1,5 milliard d'euros.

Interrogé sur d'éventuelles acquisitions au regard des capacités financières de la société, Yves Perrier a fait remarquer que la croissance externe était une affaire d'opportunités.

"Nous examinerons en permanence les opportunités pour autant qu'elles soient créatrices de valeur, c'est-à-dire qu'il y ait véritablement des synergies industrielles", a commenté le dirigeant.

"Nous ne voyons pas la croissance externe comme un souhait d'augmenter les actifs. Nous avons clairement la taille critique. C'est pour nous la possibilité d'accélérer le développement et en renforçant l'efficacité de notre modèle industriel", a-t-il poursuivi.

Amundi proposera à ses actionnaires un dividende de 2,05 euros par action, soit un taux de distribution de 65% du résultat net part du groupe ajusté, contre un objectif minimum de 60% fixé par la société lors de son IPO.

Le communiqué : http://bit.ly/1PQCkJb

(Edité par Gwénaëlle Barzic)

par Alexandre Boksenbaum-Granier

Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE, AMUNDI