Le véhicule coté du groupe mutualiste Crédit agricole a dans le même temps confirmé viser cette année une stabilisation des revenus chez LCL qui a encore pâti de la chute des commissions de renégociations de crédit et de remboursements anticipés.

Sur les trois premiers mois de l'année, la banque française a dégagé un bénéfice net en progression de 1,2% à 856 millions d'euros, sous les attentes du marché.

D'après le consensus Inquiry Financial établi pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un bénéfice net de 878 millions d'euros pour le premier trimestre.

Dans la banque de détail, le réseau LCL a vu son résultat net reculer de 24,7%. La banque de financement et d'investissement a de son côté enregistré une contraction de 35,2% de son résultat du fait de la baisse de l'activité sur les marchés de taux, de crédit et une contraction des marges sur les changes.

En revanche, les résultats sont en hausse de plus de 17% dans l'assurance et la gestion d'actifs avec Amundi dont le Crédit agricole détient 70% du capital.

En Bourse, après avoir ouvert en baisse, l'action Crédit agricole s'est retournée à la hausse. A 10h35, le titre gagne 1,6% à 13,625 euros et surperforme l'indice bancaire européen en hausse de 0,27% au même moment.

UNE BFI MOINS RISQUÉE

Si les analystes de Jefferies notent que les résultats de la banque sont inférieurs aux attentes, ils relèvent néanmoins que les activités de banque de détail à l'international sont en progression grâce à l'intégration des trois caisses d'épargne italiennes acquises l'an dernier.

Ils soulignent aussi que la BFI affiche un rendement des fonds propres de 10%.

"Les résultats sont en ligne avec BNP et SocGen", commente pour sa part un analyste basé à Paris. "Ils ne font pas mieux que les autres."

Lors d'une conférence de presse, Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA (CASA), a assuré que l'enseigne LCL, dont les revenus sous-jacents ont reculé de 5% entre janvier et mars, avait de "bonnes perspectives" devant elle.

"Les renégociations, c'est fini. On a fait l'effort. Nous n'avons pas les commissions 'one shot' (exceptionnelles-NDLR) que nous avions eues en renégociations au premier trimestre 2017 mais en contrepartie, nous avons sur toutes les autres commissions une croissance du PNB entre le T4 et le T1", a déclaré le dirigeant.

La banque s'est aussi félicitée d'avoir réduit le profil de risque de sa BFI.

"Nous avons la capacité de préserver la rentabilité des fonds propres que nous y investissons, y compris quand l’activité commerciale ralentit", a fait savoir Jérôme Grivet, directeur général adjoint de CASA, en charge des finances, à propos de la BFI.

Tout début mai, BNP Paribas et Société générale ont également fait état d'une nette contraction de leurs activités de marché sur les trois premiers mois de l'année, surtout sur les changes et les matières premières.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva