La filiale cotée du groupe mutualiste Crédit agricole indique avoir enregistré un produit net bancaire (PNB) de 4,57 milliards d'euros, en progression de 22,4% par rapport à l'an dernier. D'après le consensus Reuters/Inquiry Financial, les analystes attendaient en moyenne un PNB de 4,76 milliards.

En Bourse, le titre Crédit agricole SA pâtit de cette contre-performance.

Vers midi, l'action cède 4,86% à 14,01 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice Cac 40 (-0,27%).

"Chez LCL, on s'attendait à une amélioration de la tendance mais ce n'est pas le cas", explique Xavier de Buhren, gérant chez Mirabaud AM. "Sur la banque d'investissement, ils font moins bien que les concurrents."

Les analystes de Jefferies relèvent dans une note de recherche que les activités de marché ont été impactées par un effet de saisonnalité avec un recul de 28% des revenus sur le trimestre.

A titre de comparaison, le pôle financement et investissement de BNP Paribas a souffert au troisième trimestre de la baisse sensible (-23,6%) des activités de marché obligataire, changes et matières premières (FICC) alors que les activités sur les actions ont progressé de plus de 4% dans un contexte boursier favorable.

Du côté de la Société générale, les revenus dans les activités de marché ont reculé de 20,7%.

PAS DE CONSOLIDATION BANCAIRE EN EUROPE

Dans la banque de détail, le Crédit agricole précise dans un communiqué que le produit net bancaire sous-jacent a reculé de 3,4% chez LCL où les renégociations de crédit touchent à leur fin.

"En janvier nous avons eu plus de deux milliards de négociations, en septembre nous en avons eu 200 millions. Le flux a été divisé par 10", a souligné Jérôme Grivet, le directeur financier de Crédit agricole SA, lors d'une conférence téléphonique.

Pour l'établissement bancaire, ce tassement s'est traduit par une baisse des commissions de renégociations.

"Nous sommes dans cette idée que les revenus en 2017 globalement vont être égaux ou peut-être supérieurs à 2016", a ajouté le dirigeant. "Cela veut dire que nous sommes dans la stabilisation maintenant."

Son résultat net est de son côté ressorti en baisse de 42,8% à 1.066 millions d'euros, en ligne avec les anticipations des analystes qui attendaient 1.026 millions d'euros.

Interrogé sur un intérêt éventuel pour Commerzbank, Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA, a dit n'avoir aucun projet d'acquérir la banque allemande.

Début octobre, la presse allemande a rapporté que le groupe français avait exprimé son intérêt pour Commerzbank.

"Nous n'avons aucun projet d'acquisition du capital ou d'une partie du capital de Commerzbank. La priorité c'est la croissance organique", a souligné Philippe Brassac.

"Nous ne croyons pas à une consolidation bancaire européenne à court terme (...) Toute la réglementation est adverse à cela", a-t-il encore insisté.

L'établissement bancaire a néanmoins accéléré son expansion sur le marché italien ces derniers mois via plusieurs acquisitions.

Outre le rachat fin septembre de trois caisses d'épargne italiennes pour 130 millions d'euros, le Crédit agricole a annoncé mardi l'acquisition de Banca Leonardo pour se renforcer dans la gestion de fortune.

Sa filiale de gestion d'actifs Amundi a de son côté racheté la société italienne Pioneer.

(Avec Blandine Hénault, édité par Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva