La croissance de l'économie américaine a été relevée au deuxième trimestre et n'avait jamais été aussi forte depuis plus de deux ans; en outre, il semble qu'elle doive rester soutenue au troisième trimestre, confortant le scénario d'une poursuite du resserrement progressif de la politique monétaire.

Une autre statistique a également apporté son soutien à la Bourse. Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 237.000 emplois en août, ce qui est nettement supérieur au consensus, montre l'enquête mensuelle d'ADP.

L'indice Dow Jones a gagné 27,06 points (0,12%) à 21.892,43 points. Le S&P-500 a pris 11,29 points (0,46%) à 2.457,59. Le Nasdaq Composite a avancé de 66,42 points (1,05%) à 6.368,31.

"J'ai quelques doutes sur la durabilité macroéconomique mais les fondamentaux tels qu'on les perçoit restent bons, ce que le PIB a confirmé", a dit John Velis (State Street Global Markets). "Ce ne sont pas les prétextes qui manquent pour rester investi dans le marché".

La Bourse attendait également les dernières déclarations que le président Donald Trump devait faire ce mercredi sur sa future politique fiscale. Ce dernier a dit qu'il voulait toujours voir l'impôt sur les sociétés (IS) baisser à 15%, estimant qu'une telle réduction était essentielle si les Etats-Unis voulaient regagner un avantage de compétitivité.

La Maison Blanche n'a toutefois présenté aucun projet fiscal nouveau, laissant la proposition dans les mains du Congrès. La réforme fiscale était l'un des piliers de la campagne électorale de Trump et également l'un des principaux moteurs de l'enthousiasme de Wall Street après son élection en novembre.

Par ailleurs, Donald Trump a de nouveau réagi mercredi au tir d'un missile balistique par la Corée du Nord, affirmant que le dialogue n'était pas la réponse à apporter à la crise qui oppose le régime de Pyongyang aux Etats-Unis.

Le secrétaire à la Défense Jim Mattis a toutefois déclaré par la suite que les Etats-Unis disposaient toujours d'ouvertures diplomatiques.

Aux valeurs, Analog Devices a gagné 5,2%, le spécialiste des semiconducteurs ayant dépassé le consensus avec ses résultats trimestriels publiés et annuels prévus.

Le volume est de 5,12 milliards de titres échangés, en deçà de la moyenne de 5,84 milliards des 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar a progressé sur un large front, les cambistes estimant que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait intervenir pour affaiblir l'euro.

La solide statistique de l'emploi ADP est en outre de bon augure pour l'indicateur officiel de l'emploi d'août qui sera publié vendredi.

L'euro est revenu à moins de 1,20 dollar après avoir atteint un pic de plus de deux ans et demi de 1,2069 mardi.

Les analystes disent que les traders commencent à soupçonner Mario Draghi, le président de la BCE, de n'être pas très à l'aise avec la hausse de l'euro, même s'il n'a rien dit à ce sujet vendredi dernier lors du symposium de Jackson Hole.

Ce mutisme avait contribué à la poussée de la monnaie unique au-delà de 1,20 dollar mardi.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans est resté proche de son plus bas de neuf mois de 2,086% touché mardi, les Treasuries passant pour des valeurs refuge en période de tensions géopolitiques.

Cette considération leur a permis de passer outre les solides statistiques du jour.

Ce contexte a permis également à l'or de se maintenant au-dessus des 1.300 dollars l'once, même si la vigueur du dollar l'a éloigné un peu de son pic de neuf mois et demi atteint la veille.

Les cours du pétrole ont terminé en baisse mercredi sur le marché new-yorkais Nymex, alors que les futures sur l'essence au contraire ont bondi, conséquence des dégâts de la tempête tropicale Harvey.

(Avec Sam Forgione et Karen Brettell et Saqib Iqbal Ahmed, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Sruthi Shankar, Tanya Agrawal et Rodrigo Campos