Ces déclarations du deuxième brasseur mondial, en un jour où les patrons des deux groupes plaident leur cause auprès des actionnaires de SABMiller, sont perçues comme une tentative de décrocher un prix plus élevé que les 42,15 livres par titre offerts par AB InBev et qu'il a rejetés jeudi.

AB InBev, le premier brasseur mondial, propose de racheter le numéro deux moyennant 68,2 milliards de livres (92,3 milliards d'euros).

SABMiller, producteur des bières Peroni, Grolsch et Pilsner Urquell, pense qu'il pourra économiser au moins 1,05 milliard de dollars (927,6 millions d'euros) par an d'ici 2020. Le précédent objectif, annoncé en mai 2014, était de 500 millions d'ici 2018.

"Il veut un meilleur prix et plaide sa cause", dit Javier GOnzalez Lastra, analyste de Berenberg. "Ca ne change pas grand chose. "A mon sens, la plupart pensent qu'ABI peut réaliser des synergies de deux milliards au moins" dans les trois ans suivant le bouclage de la transaction.

Les économies sont la marque de fabrique des opérations qu'AB InBev a conclues ces dernières années et si SABMiller était avalé par lui, il se verrait sans doute imposer une structure opérationnelle plus normalisée et centralisée, estiment des sources bien informées.

SABMiller a dit vendredi qu'il prenait déjà des initiatives en ce sens, 70% environ de ses économies additionnelles provenant des fournisseurs et le reste de la production et de la distribution.

"Nous continuons d'éliminer les redondances à travers les marchés, de centraliser le savoir faire spécialisé dans des domaines tels que la gestion des fournisseurs et de normaliser les procédures communes", a dit Alan Clark, le directeur général de SABMiller. "En conséquence, nos marchés ont toute latitude de se concentrer sur ce qu'ils font de mieux: augmenter les revenus auprès des clients et consommateurs locaux".

(Martinne Geller, Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : ANHEUSER-BUSCH INBEV, SABMiller plc