L'action Maersk gagnait près de 5% dans l'après-midi après l'annonce de ces rachats d'actions, dans la foulée de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et d'un relèvement des prévisions 2014.

"Le plan de rachats d'actions (...) souligne une nouvelle fois que la société donne la priorité à ses actionnaires, c'est un excellent signal", a commenté Jacob Pedersen, analyste de Sydbank.

Maersk va consacrer un milliard de dollars (750 millions d'euros) à des rachats d'actions sur les 12 prochains mois et n'exclut pas des rachats supplémentaires par la suite.

Le numéro un mondial du transport de conteneurs, deuxième capitalisation boursière danoise, revient de loin: en 2009, il avait subi sa première perte annuelle, conséquence de la récession économique mondiale.

Pressé de prouver que son modèle diversifié pouvait assurer une rentabilité solide à ses actionnaires, il a entrepris de réduire ses coûts et s'est réorganisé en quatre branches: le transport de conteneurs, les terminaux portuaires, l'exploration-production de pétrole et le forage pétrolier.

Les activités du groupe s'étaient auparavant étendues jusqu'à la grande distribution, au transport aérien et l'exploitation de navires de transport de gaz naturel liquéfié.

"Le lancement du programme de rachats d'actions intervient plus tôt que je ne le pensais mais au vu de la situation financière solide du groupe, cela a du sens de le lancer maintenant", estime Ricky Rasmussen, analyste de Nykredit.

MAERSK LINE PLUS RENTABLE

Le groupe a parallèlement revu à la hausse ses prévisions pour la deuxième fois depuis le début de l'année, malgré les conditions de marché difficiles dans le segment du transport des conteneurs.

Les activités de Maersk Line, sa filiale sur ce marché, représentent 15% du transport de conteneurs dans le monde et constituent l'un des baromètres du commerce mondial.

A.P. Moller-Maersk estime désormais que le bénéfice de Maersk Line devrait être "significativement" supérieur à celui de 2013.

S'agissant des performances du groupe dans son ensemble, il table pour 2014 sur un bénéfice courant - hors activités interrompues, provisions pour pertes et gains liés à des cessions - de 4,5 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) contre une précédente estimation de quatre milliards.

Sur le seul deuxième trimestre, le bénéfice net s'est établi à 2,25 milliards de dollars contre un consensus des analystes interrogés par Reuters de 2,21 milliards.

Ce chiffre prend en compte une plus-value de 2,8 milliards de dollars liée à la cession par le groupe d'une part de 48,68% dans Dansk Supermarked, premier distributeur du pays, et une dépréciation de 1,7 milliard de dollars sur des actifs pétroliers brésiliens, dont les performances ont été moins bonnes que prévu.

Maersk Line a réalisé 547 millions de dollars de bénéfice, grâce entre autres à une diminution de 4,4% de ses coûts unitaires, à une optimisation de sa consommation de carburant (qui passe parfois par une réduction de la vitesse des navires) et à une hausse de 6,6% des volumes.

(Ole Mikkelsen et Teis Jensen, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Ole Mikkelsen et Teis Jensen