AIX-EN-PROVENCE (awp/afp) - Le ministre francais de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a pressé dimanche l'Europe de "faire payer" aux géants américains du net, Google, Amazon et Facebook, leurs impôts sur le continent, lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

"Je reviens du G20 de Hambourg et je peux vous dire que l'époque actuelle n'est pas une époque pour les faibles", a affirmé le ministre de l'Economie.

"Quand vous êtes face à M. Poutine, face à M. Trump ou face à M. Erdogan, et bien il temps que l'Europe se ressaisisse, qu'elle défende ses intérêts, qu'elle fasse payer à Google, Amazon et Facebook les impôts qu'elles doivent aux contribuables européens", a demandé le ministre, avant d'être chaudement applaudi par l'auditoire.

Grâce à une activité dématérialisée, les grands groupes internet pour la plupart américains, comme Google, Apple, Facebook ou Amazon, souvent présentées à partir de leurs initiales sous l'acronyme GAFA, sont des champions de l'optimisation fiscale grâce à des montages financiers qui minimisent leurs impôts.

En France, Google est ainsi dans le collimateur de Bercy depuis plusieurs années. Mais le géant américain a le mois dernier marqué un point face au fisc: le rapporteur public du Tribunal administratif de Paris a estimé qu'il ne devait subir aucun redressement fiscal sur le territoire français, sur un total de 1,115 milliard d'euros réclamé par l'administration fiscale.

Le jugement dans cette affaire sera rendu d'ici à la mi-juillet.

Début mai, en Italie cette fois, Google a accepté de payer 306 millions d'euros à l'Etat, pour régler tous les contentieux liés aux bénéfices réalisés dans ce pays mais déclarés en Irlande, essentiellement entre 2009 et 2013.

Le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, avait pour sa part appelé mi-mai les grandes plateformes de l'internet à payer un impôt "juste et équilibré" en Europe, qui les mette au même niveau que les acteurs nationaux.

Les mesures phares d'Emmanuel Macron sur le numérique dans son programme étaient d'"imposer les grands groupes internet sur leur chiffre d'affaires réalisé en France" et "la création d'un marché unique du numérique en Europe".

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