Le conglomérat industriel General Electric en particulier a reculé de 6,34%, sa plus forte perte depuis plus de six ans, en raison des déclassements de recommandations ou de cours opérés par une nuée de courtiers au motif qu'il pourrait pratiquer une réduction de son dividende.

Morgan Stanley, passé de "pondération neutre" à sous-pondérer", pense pourtant que réduire le dividende serait sans doute censé, afin de réaliser un meilleur cash-flow en 2018.

Deutsche Bank et JPMorgan sont "vendeurs" sur l'action, tandis qu'UBS est revenu à "neutre" en raison d'un troisième trimestre jugé décevant et du risque d'une baisse du dividende.

En revanche, BofA Merrill Lynch est passé de "neutre" à "acheter", estimant que GE dispose de bonnes opportunités de réduire ses coûts sous la houlette du nouveau PDG John Flannery.

L'indice sectoriel des industrielles a perdu 0,8%.

La Bourse est restée à peu près stable durant la plus grande partie de la séance avant que le courant vendeur ne s'amplifie dans les derniers échanges et dans le sillage des valeurs high tech dont l'indice sectoriel a cédé 0,40%.

Les valeurs "FAANG" - Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Alphabet - ont perdu entre 1% et 2% - Apple excepté qui finit étale - plombant le Nasdaq.

L'indice Dow Jones a perdu 54,67 points (0,23%) à 23.273,96 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 10,23 points (0,4%) à 2.564,98 points. Le Nasdaq Composite a laissé 42,23 points (0,64%) à 6.586,83 points.

Le Dow et le S&P avaient terminé à des records à chacune des cinq séances de la semaine passé.

Pour autant, les indices restent proches de leurs records grâce à de bons résultats de sociétés trimestriels dans l'ensemble et dans l'espoir que le projet de réforme fiscale du président Donald Trump se matérialise après que le Sénat eut adopté vendredi une résolution budgétaire qui va accélérer l'examen parlementaire dudit projet.

Près des trois quarts des 97 sociétés de l'indice S&P-500 qui ont publié leurs comptes ont battu le consensus.

"Les résultats sont le thème dominant du marché, avec en toile de fond tout ce qui se dit sur la réforme fiscale", a observé Michael Antonelli (Robert W. Baird).

"La question qui se pose est de savoir ce qui va se passer si la réforme fiscale n'a pas lieu en 2017; y aura-t-il des dégagements à mesure que l'on s'approche de la fin de l'année?", se demandait de son côté Andrew Slimmon (Morgan Stanley Investment Management).

Les investisseurs veulent aussi savoir qui sera prochainement à la tête de la Réserve fédérale. Trump a dit que sa décision à ce sujet était "très, très proche".

Aux valeurs encore, Arconic a chuté de 10,38%, le fabricant américain de métaux spécialisés ayant annoncé la nomination de Charles Blankenship, un ancien dirigeant de General Electric, au poste de directeur général.

Hasbro a fait savoir que la saison des fêtes de fin d'année serait moins bonne en raison de la faillite de son principal client, la chaîne de magasins de jouets Toys'R'Us.

L'action a perdu 8,6% à 89,75 dollars.

Quelque 5,84 milliards de titres ont changé de mains, dans la ligne de la moyenne des 20 dernières séances qui est de 5,83 milliards.

Sur le marché des changes, le dollar a inscrit un plus haut de trois mois de 114,10 yens, les cambistes pariant que la victoire écrasante du Premier ministre Shinzo Abe aux législatives japonaises de dimanche se traduira par la poursuite d'une politique monétaire ultra-accommodante.

Le billet vert a par ailleurs évolué non loin d'un plus haut de deux semaines et demie face à un panier de six devises de référence car le marché pense que le prochain responsable de la Fed sera peut-être plus rigoriste en matière monétaire.

Les spéculateurs ont réduit les positions courtes nettes sur le dollar pour les ramener à leur niveau le plus bas depuis plus d'un mois, montrent des données de la Commodity Futures Trading Commission.

Sur le marché obligataire américain, les cours ont monté dans un volume réduit et dans le sillage du marché européen, avant les adjudications du Trésor américain et la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui ont lieu dans la semaine.

Le Trésor placera 26 milliards de dollars d'obligations à deux ans mardi, 34 milliards de dollars de papier à cinq ans et 15 milliards de dollars de papier à deux ans à taux variable mercredi, et enfin 28 milliards d'obligations à sept ans le lendemain.

Les traders pensent que la demande sera bonne car les Treasuries ont subi des dégagements ces dernières séances.

Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé lundi sur le Nymex, tiraillés entre les perturbations que subissent les exportations de Bagdad en raison des tensions au Kurdistan irakien et la baisse du nombre de forages aux Etats-Unis, comme l'a annoncé le parapétrolier Baker Hughes.

(Avec Richard Leong et Gertrude Chavez-Dreyfuss)

par Sruthi Shankar et Chuck Mikolajczak