L'indice Dow Jones s'est adjugé 399,28 points, soit 1,58%, à 25.709,27 avec 29 de ses 30 composantes dans le vert.

Le S&P-500, plus large, a gagné 32,30 points ou 1,18% à 2.779,60 et le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a pris 84,07 points (1,15%) à 7.421,46.

Le S&P-500, indice de référence des gérants américains, n'est plus qu'à 3,2% de son pic du 26 janvier. L'indice CBOE de la volatilité a reculé de 0,66 point à 15,83, tout en restant au-dessus des niveaux qui étaient le sien avant la brutale correction du début février.

"La volatilité n'a pas disparu", commente Tom Plumb, fondateur et président de Plumb Funds à Madison (Wisconsin). "Mais tant que l'économie reste vigoureuse et que les taux d'intérêt sont modérés, il reste de la marge pour monter."

Le rendement des obligations d'Etat à 10 ans s'est replié à 2,8642% après son pic de quatre ans atteint la semaine dernière tout près de 3%.

La première audition semestrielle de Jerome Powell au Congrès, devant la commission des Services financiers de la Chambre des Représentants mardi puis au Sénat mercredi, intervient trois semaines après le coup de tabac sur les marchés qui a coïncidé avec sa prise de fonctions.

Le successeur de Janet Yellen est particulièrement attendu sur l'inflation et les taux mais il devrait logiquement confirmer la voie d'un resserrement graduel de la politique monétaire comme exposé encore vendredi dans le rapport sur l'économie transmis par la banque centrale au Congrès.

Dans ce document, la Fed dit s'attendre à la poursuite d'une croissance économique solide aux Etats-Unis et ne distingue aucun risque à l'horizon susceptible de ralentir le rythme de ses hausses de taux, qu'elle projette au nombre de trois cette année.

Pour Tom Plumb, l'apaisement des inquiétudes autour des taux d'intérêt permettra aux investisseurs de se focaliser de nouveau sur la bonne santé de l'économie américaine.

"Nous avons un soutien inédit à une économie mature qui ne soit pas en récession", souligne-t-il en faisant allusion à la réforme fiscale adoptée par le Congrès en décembre.

RECORD POUR AMAZON À 1.522 DOLLARS

Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête les technologiques (+1,58%), les financières (+1,51%) et les industrielles (+1,39%), trois secteurs sensibles à l'état de l'économie. La seule baisse a été pour les services aux collectivités (-0,34%), pénalisés par leur profil défensif.

Aux technologiques, Apple, Amazon, et Alphabet ont pris entre 1,4% et 2%.

Apple, profitant de propos élogieux de son actionnaire Warren Buffett et d'informations sur le lancement de trois nouveaux iPhone cette année, a fini à 178,97 dollars (+1,98%), tout près de sa clôture record de 179,26 en date du 18 janvier.

Le titre avait chuté de 10% en quelques jours début février, des résultats trimestriels décevants coïncidant avec le mouvement de correction sur les marchés boursiers.

Amazon a de son côté inscrit un nouveau record à 1.522,84 dollars avant de finir à 1.521,95, en hausse de 1,46%.

Le fabricant de puces Qualcomm a gagné 5,78% après avoir exhorté Broadcom à discuter directement avec lui du prix de son offre sur le groupe. Selon le Financial Times, Qualcomm serait ouvert à une offre à 160 milliards de dollars, au lieu des 117 milliards proposés pour l'instant par Broadcom, lequel a cédé 0,30%.

Egalement en vue, Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, a gagné 3,98% après la présentation de ses résultats ce week-end. Interrogé lundi par CNBC, le milliardaire de 87 ans a laissé espérer un rachat d'actions de Berkshire, qui dispose de 116 milliards de dollars de trésorerie.

Au sein du Dow Jones, Cisco a pris 3,09%, 3M 3,00% et Intel 2,89%. L'unique baisse, symbolique, a été pour Coca-Cola (-0,02%) alors que General Electric, lanterne rouge une bonne partie de la séance, s'est repris pour finir sur un gain de 1,10%.

Quelque 6,3 milliards de titres ont changé de mains, bien moins que la moyenne de 8,36 milliards sur les 20 dernières séances.

Les places européennes et asiatiques avaient auparavant fini elles aussi en hausse et l'indice MSCI monde, qui suit les marchés boursiers de 47 pays, a gagné 0,82%.

Sur le marché des changes, le dollar a peu évolué dans l'attente de l'audition du nouveau président de la Fed.

"Certains disent qu'il (Powell) pourrait être un peu plus ouvert à l'idée de tolérer une inflation supérieure à l'objectif de 2%, c'est un point qu'on suivra de près", commente Aaron Clark, gérant chez GW&K Investment Management.

"Si Powell suggère que la Fed pourrait relever ses taux quatre fois en 2018, ce sera un signal positif pour le dollar", dit à l'inverse Jameel Ahmad, responsable de la stratégie changes chez le courtier en ligne FXTM.

L'indice dollar a abandonné 0,08%. L'euro/dollar s'est apprécié de 0,20% à 1,2317, soutenu par les propos de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, qui a évoqué une croissance économique robuste dans la zone euro tout en notant que la sous-utilisation des capacités, plus importante que prévu, freinait l'inflation.

Sur le Nymex, les cours du pétrole ont enchaîné une nouvelle séance de hausse, poursuivant sur leur lancée de la semaine dernière pour revenir à leur meilleur niveau depuis le 7 février. Les futures sur l'or ont pris pour leur part 2,50 dollars l'once à 1.332,80 dollars.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par April Joyner

Valeurs citées dans l'article : Apple, Qualcomm, Berkshire Hathaway, Meezan Bank Limited