Trente ans jour pour jour après le krach de 1987 qui l'avait vu perdre 508 points (22,6%) en une séance, l'indice Dow Jones a inscrit une nouvelle clôture record à 23.163,04 points grâce à un gain symbolique de 5,44 points ou 0,02%, mais en reprenant surtout 110 points par rapport à son point bas de la séance (23.052 points).

Le Standard & Poor's-500, plus large, a gagné 0,84 point, soit 0,03%, à 2.562,10, là aussi une clôture inédite.

Le Nasdaq Composite a reculé en revanche de 19,15 points (0,29%) à 6.605,07, plombé par Apple .

Selon le site Politico, Jerome Powell est en tête de liste pour succéder à Janet Yellen, elle-même en course pour être reconduite après l'expiration de son mandat en février prochain. Le choix revient au président Donald Trump, qui devrait faire connaître sa décision "dans les prochains jours" selon la Maison blanche..

"(Powell) est perçu comme un gage de continuité par rapport à Janet Yellen (...) et le marché préférerait évidemment la poursuite d'une politique monétaire accommodante que le contraire", explique Mark Luschini, stratège chez Janney Montgomery Scott à Philadelphie.

De ce fait, l'article de Politico a fait reculer le dollar et les rendements des emprunts d'Etat américains.

A Wall Street, la séance avait été jusque-là dominée par le recul d'Apple sur fond d'inquiétudes pour les ventes de son smartphone iPhone 8, sorti en septembre, avant le lancement début novembre du nouvel iPhone X.

Le titre a lâché 2,37% à 155,98 dollars, la plus forte baisse du Dow. "Leur plan marketing laisse à désirer, sachant qu'il y a deux nouveaux téléphones et qu'on est à deux semaines seulement de la sortie du deuxième. Si vraiment il est révolutionnaire, je ne comprends pas le calcul", commente Phil Blancato, chez Ladenburg Thalmann Asset Management à New York.

Le secteur des techs dans son ensemble a subi des prises de bénéfice après avoir pris plus de 30% depuis le début de l'année et contribué largement aux records en série de Wall Street.

Amazon et d'Alphabet, la maison mère de Google, ont ainsi perdu plus de 1% et Facebook a lâché 0,84%. L'indice S&P des technologiques a cédé 0,35%.

TRAVELERS EN TÊTE DU DOW APRÈS SES RÉSULTATS

Six des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête le compartiment défensif des services aux collectivités (+1,01%).

Le secteur de la santé (+0,61%) a profité de la hausse de 4,71% du fabricant d'équipements médicaux Danaher après des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Les télécoms ont pris 0,46% sous l'impulsion de Verizon, qui s'est adjugé 1,15% en réaction à ses résultats du troisième trimestre.

L'indice sectoriel de l'énergie a en revanche cédé 0,31% avec les cours du brut qui ont subi des prises de bénéfice.

Parmi les valeurs individuelles, United Airlines, la troisième compagnie aérienne américaine, a chuté de 12,08%, la plus forte baisse du S&P-500, après l'annonce d'une baisse de son bénéfice au troisième trimestre et de prévisions jugées décevantes pour le trimestre en cours.

Parmi les rares techs à tirer leur épingle du jeu, l'éditeur de logiciels Adobe a bondi de 12,24 dollars, la meilleure performance du S&P-500, en réaction à des prévisions de bénéfice annuel supérieures aux attentes.

Les deux meilleurs performances du Dow Jones ont été pour l'assureur Travelers (+2,42%), soutenu par des résultats trimestriels meilleurs que prévu, et General Electric qui a pris 1,99% avant de publier à son tour ses résultats vendredi.

Quelque 5,8 millions de titres ont changé de mains pendant la séance, à comparer à une moyenne de 5,9 milliards sur les 20 derniers jours ouvrés, selon les données de Thomson Reuters.

Sur le marché des changes, l'indice dollar cédait 0,24% après les informations sur Jerome Powell et l'euro s'appréciait de 0,5% à 1,1851 dollar, le dollar/yen cédant de son côté 0,3%.

Du côté des obligations, le rendement des Treasuries à 10 ans refluait à 2,3178% contre 2,339% mercredi soir.

"Plus tôt on aura la décision, mieux ce sera. Cela supprimera un autre élément d'incertitude sur le marché", commente Mary Ann Hurley, responsable de l'obligataire chez D.A. Davidson à Seattle, au sujet de la succession de Janet Yellen.

Le marché a en revanche peu réagi aux deux indicateurs du jour, les inscriptions hebdomadaires au chômage et l'indice d'activité de la Fed de Philadelphie, pourtant tous deux nettement meilleurs que prévu.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Caroline Valetkevitch