Ce serait une première depuis le troisième trimestre 2009, lorsque les Etats-Unis sortaient de récession.

Pour les chiffres d'affaires, le pronostic est encore pire avec une prévision de baisse de 2,0% par rapport au premier trimestre 2014, selon les données de Thomson Reuters.

La révision en baisse des prévisions concerne avant tout les valeurs de l'énergie, plombées par le plongeon des cours du brut, mais aucun secteur n'est épargné.

Au 1er janvier, les résultats des entreprises du S&P-500 au premier trimestre étaient prévus en hausse de 5,3%, et même de 10,5% hors valeurs de l'énergie. Jeudi, le consensus donnait une stabilité des résultats dans leur ensemble et une croissance ramenée à 7,9% hors secteur de l'énergie.

Ce n'est pas un bon présage pour le marché boursier américain, qui marque le pas depuis le début de l'année. Le S&P-500 a cédé 2,3% depuis le 1er janvier alors qu'il avait enchaîné les records l'an passé.

"Les résultats décevants, la perspective d'un resserrement monétaire au deuxième semestre, le dollar fort et la demande à l'étranger qui faiblit, on pourrait dire qu'un orage menace de s'abattre sur ce marché", déclare Uri Landesman, président de Platinum Partners à New York.

A ce stade de la saison des résultats, 26 entreprises du S&P-500 ont averti sur leurs résultats au premier trimestre alors qu'une seule a relevé ses prévisions, selon les données Thomson Reuters.

Pour le seul secteur de l'énergie, les projections des analystes donnent une baisse de 56,8% des résultats, à comparer au recul de 32,2% qu'ils anticipaient le 1er janvier.

Le secteur des matériaux est le deuxième plus touché, car il compte en son sein plusieurs multinationales affectées par l'appréciation du dollar.

Paradoxalement, le consensus pour les résultats du quatrième trimestre a légèrement augmenté, avec une hausse attendue de 4,7% au lieu de 4,1% le 1er janvier, mais cela est dû aux bénéfices record et meilleurs que prévu publiés mardi par Apple, la première capitalisation boursière américaine.

Sans Apple, la croissance des bénéfices des entreprises du S&P n'est plus estimée qu'à 2,6% pour le quatrième trimestre.

(Véronique Tison pour le service français)

par Caroline Valetkevitch

Valeurs citées dans l'article : Apple Inc., PARTNERS