L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a gagné 369,26 points, soit 2,27%, à 16.654,77 et le Standard & Poor's-500, plus large, a pris 47,15 points ou 2,43% à 1.987,66. Le Nasdaq Composite des valeurs de croissance a avancé de son côté de 115,17 points (2,45%) à 4.812,71.

Avec un gain total de 6,3%, le Dow Jones enchaîne sa plus forte progression sur deux séances depuis 2008, et le S&P-500 comme le Nasdaq réalisent leur meilleur doublé depuis 2009 avec respectivement +6,4% et +6,8% en deux jours.

Le S&P avait perdu au total 11% sur les six séances précédentes en raison des inquiétudes entourant la Chine.

William Dudley, le président de la Fed de New York, a provoqué le rebond en admettant mercredi que la Réserve fédérale pourrait temporiser et ne pas relever ses taux dès sa réunion monétaire des 16 et 17 septembre.

Les statistiques de jeudi sont venues rassurer sur l'état de l'économie américaine, sans pour autant raviver les craintes sur les taux.

La croissance du deuxième trimestre a été révisée plus fortement que prévu, à +3,7% en rythme annualisé, et les inscriptions au chômage ont baissé de 6.000 à 271.000 la semaine dernière, restant pour la 25e semaine d'affilée sous le seuil des 300.000.

"La statistique révisée du produit intérieur brut montre que les fondamentaux de l'économie américaine restent forts et en croissance en dépit de tous les vents contraires qu'on a pu avoir", commente Brad McMillan, directeur des investissements chez Commonwealth Financial à Waltham (Massachusetts).

Malgré ces indicateurs robustes, les traders n'évaluent qu'à 25% la probabilité d'une hausse de taux en septembre. La Fed, qui maintient ses taux proches de zéro depuis la crise financière, a promis de normaliser sa politique monétaire seulement quand elle aura constaté une reprise durable.

Les investisseurs seront à l'affût de nouvelles indications à l'occasion de la réunion annuelle de Jackson Hole, le rendez-vous annuel des banquiers centraux dans le Wyoming qui s'est ouvert jeudi, même si Janet Yellen, la présidente de la Fed, n'y participe pas cette année.

Le marché a également été rassuré par la hausse des indices boursiers chinois, après cinq jours de forte baisse, et par la progression des places européennes qui ont effacé leurs pertes du début de semaine.

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La correction récente a en outre rendu les actions américaines plus attrayantes puisque la valorisation du S&P-500 était revenue mercredi soir à 15,4 fois les résultats estimés au lieu d'un ratio d'environ 17 ces derniers mois, selon les données de Thomson Reuters StarMine.

Les dix principaux indices sectoriels S&P ont fini en hausse avec en tête ceux de l'énergie (+4,9%) et des matériaux (+3,6%), dopés par l'envolée de plus de 10% des cours du pétrole.

Apple a le plus contribué à la hausse du Nasdaq et du S&P avec un gain de 2,88% à 112,84 dollars. Le groupe a lancé jeudi les invitations pour un événement le 9 septembre à San Francisco qui pourrait lever le voile sur de nouveaux iPhone et peut-être sur de nouvelles versions de son boîtier multimédia AppleTV et de la tablette iPad.

St Jude Medical a gagné 4,46% à 72,43 dollars malgré le démenti apporté par Abbott Laboratories à un article du Financial Times lui prêtant l'intention de lancer une OPA de 25 milliards de dollars sur le fabricant de dispositifs médicaux basé dans le Minnesota.

Le constructeur de voitures électriques Tesla s'est adjugé 8,07% à 242,99 dollars. L'influent magazine Consumer Reports a attribué la meilleure note possible, 100 sur 100, à sa nouvelle Model S P85D.

En vedette, le groupe énergétique et minier Freeport-McMoran s'est envolé de 28,66% après avoir annoncé une réduction de ses investissements et de ses effectifs pour faire face à la chute des cours du cuivre. Après la clôture, un avis financier a révélé que l'investisseur activiste Carl Icahn avait pris une participation de 8,46% dans le groupe.

Il n'y a eu que 324 baisses pour 2.803 hausses sur le New York Stock Exchange, et 638 pour 2.209 sur le Nasdaq.

Le volume a été important avec 9,9 milliards de titres échangés, donnant une moyenne mobile de 8,1 milliards sur 15 jours qui est la plus élevée depuis le début de l'année.

(Noel Randewich et Tanya Agrawal, Véronique Tison pour le service français)