La situation financière de la Grèce est une autre source de préoccupation pour les intervenants.

Wall Street a ainsi poursuivi sur sa lancée baissière de vendredi dernier, lorsqu'elle a trébuché à la suite des déclarations de la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen.

Celle-ci s'attend plus que jamais à un relèvement des taux d'intérêt cette année, l'économie américaine étant mûre pour un rebond après son accès de faiblesse du premier trimestre, cependant que la conjoncture économique s'éclaircit tant localement qu'à l'extérieur.

Quant à la Grèce, plusieurs membres du gouvernement ont dit ouvertement que l'Etat n'avait pas les moyens de rembourser le FMI sans aide supplémentaire de la zone euro, qui refuse de son côté de verser une nouvelle tranche d'aide au pays si Athènes ne s'engage pas sur un certain nombre de réformes.

L'indice Dow Jones a perdu 190,48 points (1,04%) à 18.041,54 points. Le Standard & Poor's 500 a cédé 21,86 points (1,03%) à 2.104,20 points, son plus fort recul en trois semaines. Le Nasdaq Composite a lâché 56,61 points (1,11%) à 5.032,75.

"On est inquiet de plusieurs choses, dont l'une est d'avoir des taux plus hauts", a dit Larry Peruzzi (Cabrera Capital Markets). "Comme la semaine est écourtée, il arrive parfois que les mouvements s'en trouvent amplifiés".

Les ventes de logements neufs ont augmenté plus que prévu en avril et leur prix médian a bondi, montrant que le marché immobilier repart de l'avant après un repli temporaire, tandis que la confiance du consommateur s'est améliorée plus fortement que prévu au mois de mai.

Enfin, les projets d'investissement des entreprises ont solidement augmenté en avril pour le deuxième mois consécutif, un signe encourageant pour l'activité manufacturière après une longue période de faiblesse.

Un quatrième indicateur a été toutefois moins enthousiasmant, celui de la croissance du secteur des services, qui a ralenti pour le troisième mois d'affilée.

Mais globalement, les indicateurs de ce mardi, de par leurs implications sur le calendrier monétaire de la Fed, ont stimulé le dollar qui a gagné 1,3% face à un panier de devises.

Le billet vert a atteint un pic de près de huit ans face au yen à plus de 123 (123,32 yens, au plus haut depuis juillet 2007), et a poussé l'euro à moins de 1,09, pour la première fois depuis un mois. La monnaie unique européenne pâtit aussi des tensions autour de la question grecque.

Aux valeurs, Charter Communications, le troisième câblo-opérateur américain, a gagne 2,54% à 179,78 dollars.

Ce dernier a annoncé ce lundi l'achat du numéro deux Time Warner Cable pour près de 79 milliards de dollars, en vue de créer une entité susceptible de mieux concurrencer le numéro un Comcast.

TWC a pris 7,26% à 183,60 dollars, tandis que Comcast a progressé de 1,24% à 58,59 dollars.

En perdant 2,2%, Apple est la valeur qui a pesé le plus sur les trois indices.

On compte sur le Nyse, 2.417 baisses contre 662 hausses et sur le Nasdaq 2.071 baisses pour 683 hausses. Le volume a été de 6,3 milliards de titres échangés, un peu au-dessus de la moyenne quotidienne depuis le début du mois de 6,2 milliards, selon BATS Global Markets.

La remontée du dollar favorise sinon les Treasuries car elle rend attrayant tout actif libellé en dollar. La courbe des rendements s'est aplatie, les notes à deux et trois ans se stabilisant après avoir inscrit des pics de deux semaines en séance, alors que les rendements du papier à 10 et 30 ans ont eux fléchi.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Tanya Agrawal et Caroline Valetkevitch